Tension entre Paris et Bamako. Il est difficile de tenir dans cette situation, préviennent des observateurs maliens. Ceux-ci appellent les différentes parties à prioriser le dialogue. Il faut souligner que cette tension intervient dans un contexte marqué par des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali.
“Le Mali a fait le choix de l’imposition du respect dans les rapports inter-états”. C’est ce qu’estiment les responsables du Front pour l’Émergence et le Renouveau au Mali (FER-MALI). Pour Sory Ibrahima Traoré, président du Front, « cette situation n’est pas une surprise ». M. Traore déclare que « les propos du ministre français des affaires étrangères ont été trop péjoratifs aux yeux du peuple malien ».
Toutefois, le sociologue Dr Fodjé Tandjigora affirme qu’il est « difficile de tenir dans cette situation, pour le Mali et pour les États qui nous entourent, parce que nous sommes interdépendants ». L’enseignant-chercheur indique cette situation pourrait ne pas avoir d’impact sur l’engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Mais il prévient aussi que « la France peut user d’autres moyens pour frapper ».
Le président de la mission d’observation des élections au Mali, Dr Ibrahima Sangho, invite donc les autorités du pays à « prioriser certaines choses pour éviter au pays de tomber dans des situations difficiles ». Dr Sangho souligne aussi qu’il faut “encadrer la nouvelle prolongation de la transition”.
En attendant, l’Union européenne a pris ce lundi 31 janvier 2022 des sanctions contre cinq membres des autorités de transition. L’information a été confirmée par nos sources au sein de la représentation de l’UE au Mali. Ces sanctions vont du gel des avoirs à l’interdiction de voyage pour ces personnalités. Au même moment, Paris annonce des discussions avec ces partenaires européens d’ici la mi-février pour décider s’ils doivent continuer leur mission militaire au Mali.