Les négociations d’Alger entre les groupes armés et le gouvernement du Mali devraient rentrer dans leur phase décisive à partir de cet après midi. Mais cette nouvelle étape s’ouvre sur fond de méfiance, d’une part, entre Bamako et les groupes armés, et d’autre part, sur fond de tension entre les deux principaux mouvements armés : la coordination et la plate-forme. Mais les parties veulent croient en la possibilité d’un accord.
Notre envoyé spécial à Alger, Issa Fakaba Sissoko
Des réunions, des entrevus dans les couloirs de l’Hôtel. Voilà à quoi ressemblait la journée de dimanche dans l’hôtel qui abrite les trois délégations des pourparlers d’Alger. Ces tractations s’activent à quelques heures d’une rencontre cruciale, cet après-midi entre les parties en conflit, sous la houlette de la médiation.
Pas d’annonce dans les médias, en attendant les choses sérieuses, expliquent-on ici à Alger. Les parties veulent croient en la possibilité d’un accord à l’issue de ce round des négociations. Mais sur le terrain, elles reconnaissent que la tension est loin d’être calme.
Ce week-end la plate-forme a, dans un communiqué, accusé les groupes armés de la coordination d’avoir « attaqué » ses positions à Tabankort, près d’Annefis. Et dénonce « un sabotage du processus d’Alger ».
La cérémonie de cet après-midi intervient donc dans ce climat tendu marqué par le refus de la coordination de reconnaître « la légitimité » des mouvements de la plate-forme à la table des négociations. Le médiateur s’emploie à harmoniser les positions. Les prochaines heures devraient nous donner plus de détails sur cette bataille de légitimité.
Alors que le 5e round des pourparlers inter-maliens est en cours à Alger, les violences ne faiblissent pas dans le nord . Hier, sept soldats de la Minusma ont été blessés à Tabankort.
Selon la Minusma, les circonstances de cet incident restent encore floues . «Aucune précision ne peut être donnée pour l’instant quand au type de l’attaque et à ses circonstances», a déclaré le chargé à la communication de la Minusma. Selon lui, il faudra attendre le rapport des enquêteurs sur le terrain pour donner plus de détails. Parmi les Casques bleus blessés, quatre sont dans un état grave. Aussitôt après les événements les victimes ont été évacuées à Gao par les forces françaises de l’opération Barkhane. Tabankort située entre Gao et Kidal connaît depuis plusieurs semaines une recrudescence des actes de violence. Des affrontements opposent de façon régulière les groupes armés de la plate-forme et ceux de la coordination. Les pourparlers de paix entre le gouvernement du Mali et les groupes armés du Nord ont repris depuis quelques jours à Alger. Toutefois en dépit des multiples tentatives de la médiation la situation reste toujours très tendue sur le terrain.