Ban Ki-moon a présenté toutes ses excuses aux familles des victimes de la manifestation du 27 janvier à Gao. Les résultats de l »enquête qu’il avait demandé ont été communiqués hier. Plusieurs membres d’une unité de police de l’ONU ont tiré sur des manifestants qui attaquaient la base de la Minusma . Trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées au cours de cette manifestation.
Selon ce rapport, quatre policiers sont impliqués. Pour autant, il ne précise pas leur nationalité. Des habitants de Gao accusent pourtant des policiers rwandais d’avoir tiré. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a indiqué que plusieurs membres d’une unité de police de l’ONU ont tiré sur des manifestants qui attaquaient une base de la Minusma. Il a précisé par ailleurs que le chef de l’unité de police ainsi que les policiers mis en cause seraient rapatriés.
« L’enquête a établi que des membres d’une unité de police intégrée à la Minusma ont fait usage de la force de manière excessive et non-autorisée contre des civils pendant la manifestation, entraînant la mort par balle de trois manifestants et en blessant quatre autres ».
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon « s’est engagé à s’assurer que les individus impliqués seront tenus entièrement responsables de leurs actions ». L’enquête a noté toutefois que « les forces de sécurité de la Minusma ont été laissées seules face aux manifestants et ce, en violation des accords avec le pays-hôte sur le statut de la Minusma », rappelant que des membres de la force de l’ONU avaient été blessés lors de cette manifestation.
La jeunesse de Gao se réjouit de la publication des résultats de l’enquête qui, selon elle, « confirme les accusations qu’elle avait faites contre les forces de la Minusma ». Les jeunes de Gao demandent à présent que des sanctions suivent ce rapport. Ils exigent par la même occasion « le dédommagement de toutes les victimes ».
Aboubacrine Bouhaïnata, joint par Sékou Gadjigo : « Nous sommes vraiment contents que les enquêtes aient montré la réalité, celle de savoir que c’est la Minusma qui avait tiré. Parce qu’au début les gens avaient des doutes. La Minusma avait fait un communiqué disant que ce n’était pas ses forces et qu’elle n’avait pas donné l’ordre de tirer. Mais aujourd’hui, la vérité a triomphé. Nous pensons qu’une faute avouée est à moitié pardonnée. Maintenant ce qui reste, c’est que les auteurs soient punis, comme l’a dit Hervé Ladsous. Comment prendre en charge les familles des victimes et aussi dédommager toutes les structures qui ont organisé cette marche. On serait d’accord que ceux qui ont commis ces actes soient rapatriés et jugés. On n’indexe pas les Casques bleus rwandais, car c’est des bonnes personnes, ils font beaucoup de choses. Mais on parle des gens qui seront reconnus coupables. Que ceux-ci soient punis !».