Alors que l’incertitude règne autour du paraphe du projet d’accord de paix par la coordination des mouvements armés, prévu pour le 15 Avril, le conseil de sécurité de l’ONU a, dans un communiqué, appelé les mouvements de la coordination à parapher le document adopté à Alger. Les Nations unies se disent prêtes à « envisager des mesures appropriées y compris des sanctions » contre ceux qui violent le processus de paix.
Cette mise en garde a été faite par les Nations unies lors de la publication de leur rapport sur la situation au Mali. Le conseil de sécurité dit « avoir accueilli avec satisfaction l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, paraphé le 1er mars 2015 par le Gouvernement malien et les mouvements de la plate-forme ». Pour le conseil, cet accord qui vise à régler la crise malienne dans toutes ses dimensions, était équilibré et global.
Ainsi les Nations, ont appelé les groupes armés de la Coordination à signer le projet d’accord et a demandé tous les acteurs disposant d’une influence sur les parties à œuvrer dans ce sens. Les membres du Conseil ont « invité les parties à saisir cette occasion historique et à continuer de dialoguer de manière constructive, avec une volonté politique soutenue et en toute bonne foi ».
Pourtant malgré cet appel des Nations unies, l’incertitude demeure autour du paraphe de l’accord d’Alger par la CMA. Au lendemain de sa décision de signer le document le 15 Avril, des mouvements de la coordination ont déclaré « ne pas pouvoir paraphé le texte en l’état et à la date indiquée». Un membre de l’équipe de médiation internationale a, quant à lui, déclaré qu’ « il n’était pas informé d’une décision de la CMA de parapher l’accord le 15 Avril prochain ».
Les mouvements de la plate-forme, de leur côté, ont « confirmé avoir reçu une invitation de la médiation pour assister au paraphe de la coordination prévu pour le 15 Avril ». Avec toute cette cacophonie, la signature de la CMA à la date prévue semble être compromise.
La confusion et l’incertitude restent donc entières autour du paraphe de l’Accord annoncé pour le 15 avril avril prochain dans la capitale algérienne. Pour Alexis Kalambry, éditorialiste au quotidien malien « Les Échos », les revirements d’une partie de la CMA jettent déjà un malaise sur le processus. Il en appelle à la responsabilité de la communauté internationale.
Alexis Kalambry directeur de publication du quotidien « les Echos » joint par Moussa Camara.
« Que l’on signe le 15 Avril ou pas, il y a déjà comme un malaise, parce que si vous regardez bien, il y a eu d’abord les rencontres de Kidal qui avaient pour but de faire en sorte que les gens s’entendent sur quelque chose. Il y a eu ensuite, la semaine dernière, cette rencontre à l’issue de laquelle il a été dit que ça va être signé à Alger. Et subitement le MNLA ou des cadres du MNLA qui font volte face. Je pense qu’il n’y aura véritablement plus de confiance et ça ne se résoudra que lorsque les vrais acteurs sortiront du bois. Les Nations unies ont toute une batterie de sanctions pour ce genre de situation qui peuvent aller au gèle des avoirs, à l’interdiction de voyage et à d’autres sanctions ciblées. Je pense que le premier niveau c’est pas le gouvernement central, c’est la médiation, c’est la communauté internationale ».