« Il y avait bel et bien la célébration d’un mariage sur le lieu de la frappe aérienne menée par l’aviation française sur la localité de Bounty dans la région de Mopti le 3 janvier dernier ». C’est en tout cas ce qu’indique le rapport final d’enquête de la Mission des nations unies au Mali MINUSMA. Selon le document, au moins 22 personnes, dont trois membres présumés de la Katiba Serma présents sur le lieu du rassemblement. Toutefois, les conclusions de l’enquête précisent que le groupe touché par la frappe était très majoritairement composé de civils.
Selon la MINUSMA, l’enquête a été dirigée par la division des droits de l’homme et de la protection. Une mission spéciale d’établissement des faits a été déployée du 4 janvier au 20 février 2021. L’équipe a observé des règles strictes de collecte d’information et de témoignages afin de s’assurer non seulement du respect des plus hauts standards en la matière, mais également de la crédibilité, la pertinence et la fiabilité des éléments collectés, précise la mission onusienne.
Selon le rapport d’enquête, 22 personnes qui étaient rassemblées pour un mariage ont été tuées au cours de cette frappe. Le document indique par ailleurs que cinq membres présumés de la Katiba serma, un groupe jihadiste, étaient à cette cérémonie de mariage. Parmi les 22 personnes tuées, figurent trois de ces membres présumés de la Katiba serma, souligne le document. Il ajoute que sur les 22 victimes, 19 l’ont été directement dont 16 civils. Tandis que les trois autres civils ont succombé au cours de leur transfèrement pour des soins.
Aussi indique le document, les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans. La MINUSMA recommande aux autorités maliennes et françaises de diligenter une enquête indépendante, crédible et transparente afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounty.
Aussitôt après la sortie de ce rapport le ministère français des armés a réagi. Dans un communiqué il réfute les conclusions de ce rapport et maintient sa position selon laquelle la frappe aérienne effectuée le 3 janvier par la Force Barkhane a visé un groupe terroriste.