La loi islamique ou charia est imposée par des djihadistes dans de nombreux villages de la région de Mopti. Depuis un certain temps, le port du voile noir est obligatoire pour toutes les femmes dans presque toutes les communes de Youwarou. Selon des sources locales, seule la ville de Youwarou est épargnée par ce phénomène. Elles affirment également qu’en plus du port du voile noir, ces hommes armés obligent la population à payer la Zakat. Les populations se disent terrifiées par la situation. Elles lancent un appel aux autorités.
A Farimake, Bimbere-Tama, Deboye, Dirma, Dongo et Ndodjiga, les djihadistes dictent leur loi comme ils veulent, indiquent des sources locales. « Dans ces localités, à part la ville de Youwarou, les femmes ne portent d’autres habits que leur voile noir. Ça c’est une exigence », affirme le Président du conseil de cercle de Youwarou. Seck Bekaye Traoré précise que le port de voile noir est obligatoire dans ces communes du cercle de Youwarou. « Dès qu’on voit une femme au marché ou au bord du fleuve avec d’autres habits sans le voile noir, alors c’est des coups de cravache devant leur mari. Tout le monde est au courant ». Selon le Président du conseil de cercle de Youwarou, cette pratique est courante et seule la ville de Youwarou est épargnée à cause de la présence des forces de sécurité.
A Fobé en plus du port obligatoire du voile noir, des habitants sous couvert d’anonymat rapportent qu’ils sont aussi soumis à d’autres règles de la charia dont le paiement de la Zakat. « Toute femme qui sort de chez elle sans voile est chicotée par les jihadistes ». « Les jihadistes viennent fréquemment chercher la dîme ». « Les écoles sont également fermées. Nous sommes vraiment traumatisés ». « Personne n’ose rester dehors au-delà de 20h. Car s’ils te trouvent, ils te frappent ». « On ne peut plus jouer au football. Ils interdisent également l’usage du téléphone ». Ce sont entre-autres réactions de certains habitants de la zone.
Face à cette situation, ces populations lancent un cri de cœur aux autorités. Rappelons que ces dernières années, le centre du pays fait face à une recrudescence de l’insécurité, avec de nombreuses pertes en vies humaines.
Réparation symbolique
Pendant ce temps une cérémonie de réparation symbolique se tient aujourd’hui à Bamako dans le cadre des préjudices subis par les mausolées de Tombouctou entre 2012 et 2013. Un euro symbolique sera remis à l’État du Mali et également à l’UNESCO. En revanche la population de Tombouctou recevra 1 milliard 800 millions de francs Fcfa, comme compensation individuelle et collective, selon le Fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI).
Mme Doumbia Mama Koité, Présidente du conseil d’administration du Fonds au Profit des victimes à la Cour Pénale Internationale :