Au Mali, sur 10.882 personnes atteintes de la tuberculose, 6922 sont sous traitement, soit un taux de 82%, selon le programme national de lutte contre la maladie. C’est dans ce contexte qu’intervient la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Selon les autorités sanitaires, la détection de la maladie reste un défi à relever. Près de 400 personnes meurent chaque année de la tuberculose dans le pays, indique le programme national de lutte contre la maladie. Il invite la population à plus de coopération afin de lutter efficacement contre la Tuberculose.
« La Tuberculose reste d’actualité dans notre pays et la population a tendance à banaliser la toux ». C’est ce qu’indiquent les responsables du programme national de lutte contre la tuberculose. « Quand on fait le bilan, c’est très important pour nous d’attirer l’attention de la population malienne », souligne Dr Youssouf Diallo. Toutefois le coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre la tuberculose déplore « la stigmatisation liée à cette maladie ». Selon Dr Diallo « lorsqu’on tousse, on peut penser que c’est une toux banale qu’on peut traiter avec n’importe quels types d’antibiotique ». Pour lui, la détection de la maladie est un problème majeur.
Cependant, le responsable du programme national de lutte contre la tuberculose rassure la population sur la prise en charge. «Le traitement est gratuit et efficace », indique Dr Youssouf Diallo. Le coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre la tuberculose précise que « le pays dispose de 83 sites de traitement ». « On détecte et on traite. Certes, tous les CSCOM du pays, ne peuvent pas détecter la maladie, mais peuvent la traiter », affirme Dr Youssouf Diallo qui précise que « la réussite thérapeutique est de 90% des cas. Au Mali, on est à 82% ».
Afin de détecter la maladie et faciliter la prise en charge, le programme a mis en place une stratégie grâce à un appui du fonds mondial. « On a l’appui du fond mondial. On a mobilisé un fond à hauteur de plus de 9 millions d’euros. On a aussi un dispositif au niveau de la direction nationale de la santé », souligne Dr Diallo. Le coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre la tuberculose ajoute qu’« il faut faire de telle sorte que dans ce dispositif communautaire ou à la base qu’on puisse mobiliser autant de personnes pour pouvoir aller à ce traitement et la détection des cas ».
Les responsables du programme national de lutte contre la tuberculose rappellent aussi que le coronavirus a eu un impact sur la prise en charge des malades de tuberculose. Une situation qui, selon eux, a fortement perturbé leur méthode de travail.