Les enquêtes avancent après l’arrestation du présumé jihadiste jeudi dernier à Ouan dans le cercle de San. Selon une source proche de l’enquête, plusieurs autres complices ont été arrêtés et des cellules dormantes démantelées.
Lors de ses premiers interrogatoires avec les enquêteurs, le présumé terroriste a affirmé qu’il aurait rencontré des hauts responsables du groupe islamiste Ansar dine à Tinzawaten, frontière algérienne. Il a d’ailleurs avoué « partager les convictions de l’organisation terroriste » dirigée par Iyad Ag Ghali qui veut instaurer la charia au Mali.
Outre les enregistrements vidéos retrouvés sur lui, le présumé terroriste avait également l’équivalent de 12 millions de francs CFA en euros, rapportent certaines sources. Une puce de téléphone reliée à un numéro algérien a également été trouvé en sa possession. Le présumé terroriste qui serait originaire du nord du Mali a été appréhendé à Ouan dans le cercle San, alors qu’il tentait de rallier Bamako.
Ansar dine avait menacé de mener des attaques contre les forces maliennes et celles de la Minusma. Des menaces prises au sérieux à Bamako où les dispositifs sécuritaires ont été renforcés. Les chancelleries occidentales ont appelé, vendredi, leurs ressortissants à la vigilance.
L’arrestation du présumé terroriste est considérée par certains observateurs comme un tournant décisif dans la lutte contre le terrorisme dans notre pays. Selon eux, l’homme arrêté à Ouan est une piste qui pourrait mener à d’autres cellules dormantes. Certains observateurs estiment cependant que les services de renseignement maliens, à eux seuls, ne peuvent pas accomplir cette mission.
Firhoun Maiga est spécialiste des questions de sécurité. Voici son analyse au micro de Sékou Gadjigo.
« C’est un tournant décisif dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Il faut comprendre que si ce type a été arrêté, c’est qu’il constitue un maillon important. Il faut que les enquêtes prouvent quel est le réseau auquel il appartient, et comment est-ce qu’on peut démanteler tout le reste. En fait c’est un réseau qu’il faut prendre au sérieux. On ne doit jamais oublier qu’Iyad a fait ce parcours que font aujourd’hui tous ces gens qu’on est en train d’arrêter. Il constitue un enjeu très stratégique pour Iyad de déstabiliser le Mali, puisque déjà il y a eu un accord qui a été signé. Et aujourd’hui il se trouve isolé surtout que la communauté internationale a mis sa tête à prix. On doit dire chapeau à l’armée malienne qui, par ses services de renseignements, est arrivé à dénicher à voir ça. Mais il est évident que cela ne peut pas se faire seulement par les services de sécurité du Mali, il faut l’accompagnement de la communauté internationale. Le travail ne fait que commencer. Il faut la collaboration».