Quarante-deuxième (42ème) session du comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation ce jeudi 11 février 2021 à Kidal. En plus de la présence d’une délégation gouvernementale, le CSA de Kidal a été l’occasion pour les partenaires de faire plusieurs annonces pour la 8e région du Mali. Aussi ce 43e CSA a permis, selon les participants, de lancer une nouvelle dynamique de confiance dans la mise en œuvre de l’accord.
L’Union Européenne envisage d’améliorer l’infrastructure du camp I du bataillon de l’armée reconstituée de Kidal. Elle s’engage aussi à financer des projets de dialogue intercommunautaire, équiper le gouvernorat de Kidal entre-autres. Quant à l’Algérie, il compte octroyer une aide alimentaire, des produits pharmaceutiques et réhabiliter au moins une école dans la ville de Kidal. La MINUSMA, de son côté, annonce le financement d’un barrage hydraulique à Kidal d’un montant d’un million de dollars, soit plus de 539 millions de FCFA.
Les participants à cette réunion se sont félicités de la dynamique de confiance qui règne actuellement au sein de la partie malienne. Selon eux, ce CSA a permis, de finaliser une feuille de route actualisée pour diligenter la mise en œuvre de l’Accord pendant la période de transition. Ils engagent, cependant, toutes les parties prenantes à œuvrer, avec rigueur et de bonne foi, à l’opérationnalisation des actions retenues dans la feuille de route.
Cette 42eme session du CSA s’est tenue dans un contexte où un front de refus de l’Accord d’Alger a été créé dans le pays. Ce mouvement exige la révision de cet accord. Il estime qu’en l’état, le document ne peut pas être appliqué, parce qu’il est source d’exclusion. Pour Ibrahima Kébé, porte-parole du mouvement, «c’est un accord illégal et illégitime. Et il doit être purement et simplement annulé», car poursuit-il, il ne respecte pas la constitution. Selon M. Kébé, « en appliquant cet accord aujourd’hui ça va aboutir sans doute à une guerre civile inter et intracommunautaires ».
Même constat chez Lalla Maiga, présidente du bureau régional de la CAFO à Gao. Elle explique que la lenteur de la mise en œuvre de l’accord découle de la marginalisation des populations civiles des régions du nord. « On dirait que les régions du nord n’existent même pas. Parce que tout est concentré en haut. Nous ne sommes pas consultés, alors que même les consultations pour la mise en œuvre de l’accord, ça doit partir de la base pour le sommet. Bien que l’accord a été traduite dans toutes les langues mais beaucoup ne connaissent pas le contenu de cet accord », explique-t-elle.
Pourtant, la Plateforme, une des parties prenantes de l’accord, soutient le contraire. Selon Haiballa Ag Hamzata, porte-parole de la plateforme, « tous les maliens se retrouvent dans l’accord pour la paix et la réconciliation ». « Nous avons pu tenir aujourd’hui à Kidal un CSA de haut niveau. Je pense que personne n’est exclue dans ce processus de paix. Quand même, toutes les communautés du nord sont présentes.», a-t-il indiqué.
En attendant, la mise en œuvre de l’accord connait du retard. Plusieurs dispositions du document restent inappliquées, près de 6 ans après sa signature.