De nombreuses nominations ont été faites par le gouvernement de la transition hier mercredi 25 novembre 2020, en conseil des ministres. Parmi ces nominations, 17 nouveaux gouverneurs dont 11 officiers des forces armées et de sécurité. Pour certains observateurs, cette décision pourrait compliquer davantage les négociations entre le gouvernement et les administrateurs civils en grève illimitée depuis quelques jours.
A part la région de Menaka, toutes les autres régions du Nord du pays ont désormais comme gouverneurs des officiers des forces armées et de sécurité. Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal ont respectivement à leurs têtes, le commissaire de police Bakoum Kanté, le général de brigade Moussa Traoré et le colonel Fodé Malick Sissoko.
Le nouveau gouverneur de la région de Mopti est le colonel major Abass Dembelé. Dans la même zone, les régions de Bandiagara et Douentza seront désormais gérées par deux administrateurs civils. Il s’agit de Meïssa Fané et Mory Cissé.
Au Sud du pays, Koulikoro, Kayes, Bougouni, Koutiala, Nara et Nioro seront aussi gouvernées par des officiers de l’armée. Par contre, le district de Bamako et les régions de Kita et Dioïla ont à leurs têtes des civils.
Le syndicat des administrateurs civils dit avoir pris note de ces nominations. « Nous ne sommes pas surpris, c’est un complot qui se préparait depuis des semaines », déclare Oumar Diarra, membre du syndicat des administrateurs civils. Rappelons que plusieurs autres nominations ont été faites lors du conseil des ministres de ce mercredi 25 novembre 2020.
Pour des politologues, ces nominations confirment la tendance de militarisation de l’État et du pouvoir politique. Selon eux, « les officiers sont censés être sur le théâtre des opérations pour assister et guider les soldats et non dans des bureaux ».
Balan Diakité, politologue chercheur au CRAPES :