Un pacte de non-agression a été signé ce samedi 07 novembre 2020 entre les chasseurs « donsos » et la communauté peule à Niono, dans la région de Ségou. Cet engagement a été pris à l’occasion du forum de Niono sur la réconciliation intercommunautaire qui a pris fin le même jour. Les assises de trois jours avaient réuni quatre ministres et plusieurs centaines de personnes dont des chefs religieux et coutumiers. Les participants ont prôné le dialogue, la paix et la cohésion sociale entre toutes les communautés des 12 communes du cercle de Niono.
Pour les représentants de la fédération locale des chasseurs donsos, les engagements pris par les participants au Forum concernent l’arrêt de toute forme de violence entre les deux communautés, l’ouverture des foires hebdomadaires, la mise en place d’un comité de pilotage pour prévenir et gérer d’éventuels conflits et la mise en place d’un cadre de dialogue et de concertation entre les communautés.
« Désormais aucun peul ne doit toucher à un chasseur et aucun chasseur ne doit toucher à un peul et nous exigeons, de tous, le respect de cet engagement » a déclaré le Secrétaire Général de la fédération des chasseurs du cercle de Niono à la fin du forum. Mamadou Bou Diarra rassure que « toutes les dispositions ont été prises pour le respect de cet accord de paix ».
Du côté de la communauté peule, ses représentants estiment que ce pacte « va permettre la libre circulation des personnes et de leurs biens et mettra fin au cycle de violences, d’assassinats et d’enlèvements dans les 12 communes du cercle de Niono ». Pour ces leaders peuls, la signature de ce document est « un grand pas dans la résolution des conflits » entre peuhls et chasseurs au centre du pays. Selon Hambarké Yaranangoré, un des représentants de la communauté peule de Niono, avec ce pacte « celui qui veut aller aux champs peut s’y rendre sans crainte, celui qui veut conduire ses animaux aux pâturages peut aller sans peur, celui qui veut se rendre au marché peut désormais s’y rendre sans aucune crainte ».
La signature de ce document a été également salué par les autorités de la transition. Pour le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, cet accord sera le début du retour effectif de la paix et de la cohésion sociale entre les communautés du centre. Selon Lieutenant-Colonel Abdoulaye Maiga, c’est « la nécessité d’aller à la paix et de privilégier le dialogue comme seul moyen de résolution des différends qui a mené à la signature de cet accord de paix ».
Rappelons que cette rencontre s’est tenue dans un contexte sécuritaire tendu au centre du pays, notamment à Farabougou où les populations ont du mal à se mouvoir à cause de l’insécurité