Les discussions se multiplient pour définir le contenu et les orientations de la transition après le coup d’État. Dans une interview, le porte-parole du Conseil national pour le salut du peuple, CNSP, propose une transition de trois ans, soit la durée du reste du mandat du président IBK. Pour l’instant, les acteurs politiques maliens ne se sont officiellement prononcés sur cette proposition. Mais selon plusieurs sources, le médiateur de la CEDEAO ne semble pas partager cette annonce de la junte.
L’architecture de la transition et sa durée : voici les deux points qui ont bloqué les discussions la semaine dernière entre la junte et le médiateur de la CEDEAO. Hier mercredi 26 août, le porte-parole du Comité national pour le salut du peuple a levé le voile sur ce qui a longtemps été murmuré en coulisse. « Nous avons suggéré d’utiliser les trois ans qui restent du mandat de l’ex-président pour assurer la transition. Mais nous avons précisé que celui qui doit conduire la transition peut être un militaire, tout comme il peut être aussi civil », a déclaré le colonel Ismaël Wagué. Selon le porte-parole du CNSP, tout dépendra de ce sur quoi ils vont s’entendre, entre Maliens.
Les médiateurs de la CEDEAO auraient déclaré aux militaires, auteur du putsch ayant conduit à la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Kéita, que la région accepte un gouvernement de transition dirigé par un civil ou un officier de l’armée à la retraite pour une durée maximale de 12 mois.
Cette déclaration intervient alors que le M5-RFP et la junte se sont rencontrés hier mercredi à Kati. Cet échange, que les deux parties qualifient de « prise de contact », a été mis à profit par le M5 pour faire des recommandations à la junte militaire. Le mouvement de contestation, qui exigeait le départ d’IBK du pouvoir, a invité les militaires à la vigilance. « Nous avons attiré l’attention du CNSP que dans la confusion les multiples experts et spécialistes en transition, en toutes sortes de propositions ne viennent pas brouiller le chemin qui est déjà très clair dans nos têtes », a averti Choguel Kokala Maiga, porte-parole du M5 RFP, au sortir des échanges avec la junte.
Entre le M5-RFP et la junte une nouvelle rencontre est prévue ce samedi 29 août. En attendant, un nouveau sommet par visioconférence devrait se tenir demain (28/08/2020)sur la situation au Mali, notamment les sanctions de la CEDEAO contre le pays.