Annonces du Président IBK : « pas d’effet immédiat sur la décrispation de la situation »
Le Président Ibrahim Boubacar Kéita (archives)

Annonces du Président IBK : « pas d’effet immédiat sur la décrispation de la situation »

Le Président de la République tente d’apaiser le climat socio-politique devenu délétère depuis quelques semaines. Lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation, ce mardi 16 juin 2020 IBK a annoncé de nouvelles mesures. Parmi celles-ci, l’application de l’article 39 portant statut du personnel enseignant. Pour des observateurs excepté cette annonce sur la crise scolaire, les autres déclarations du Président ne sont pas claires.

Sur le front social, le chef de l’État a promis la résolution de la crise scolaire. IBK affirme avoir instruit au Premier ministre , l’application « immédiate et correcte » de l’article 39. IBK a tout de même indiqué que «l’application de l’article 39 sera coûteuse et très chère, car, c’est l’équilibre de l’économie du pays qui sera en jeu ». Mais selon lui, les temps sont d’une exceptionnelle gravité et exigent des sacrifices.
Sur le front politique, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a promis « d’engager des consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale ». Il s’est également prononcé sur la Cour constitutionnelle, accusée d’avoir « tripatouillé les résultats des élections législatives dans certaines localités » .Sur le sujet, le chef de l’État a affirmé que « l’interrogation est permise » tout en assurant que cette institution « a donné le meilleur d’elle-même » .

Sur le plan sécuritaire, le président IBK a donné des nouvelles rassurantes du leader de l’opposition Soumaïla Cissé, enlevé fin mars dernier dans la région de Tombouctou, alors qu’il était en campagne électorale. « Il est en vie et nous avons des preuves de vie » a notamment déclaré le chef de l’Etat qui a ajouté que « des efforts sont en cours pour obtenir sa libération dans les plus brefs délais ». « Nous savons qui sont ses ravisseurs, les contacts sont établis » a-t-il indiqué.

Rappelons que ces annonces du chef de l’Etat interviennent au moment ou le mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques, envisage d’organiser une marche cevendredi 19 juin pour exiger sa démission.
Pour certains observateurs les mesures annoncées par le chef de l’Etat ne peuvent à elles seules décrisper la tension sociale. Ils estiment qu’en plus de la résolution de la crise scolaire, la prise en compte des doléances concernant la Cour Constitutionnelle et l’Assemblée Nationale pourrait calmer certains mouvements contestateurs.

Dr. Fodié Tandjigora sociologue et professeur à l’université de Bamako

Télécharger