La décision n’est toujours pas tranchée sur la tenue des élections communales et régionales le 25 octobre. Après les rencontres, du ministre de l’administration territoriale avec la société civile et la classe politique mardi, c’est toujours l’expectative quant au maintien ou pas de cette échéance.
Dans un communiqué laconique, le Gouvernement a déclaré avoir pris note des propositions issues des concertations entre le ministre de l’administration territoriale , la classe politique et la société civile. Une décision finale ajoute le communiqué, sera prise à l’issue du conseil des ministres sans aucune précision quant à la date ou il examinera cette question.
L’incertitude reste donc entière sur le changement ou non du calendrier électoral. En effet des voix se sont élevées au sein de l’opposition et de la majorité en faveur du report des communales et régionales du 25 octobre prochain. Selon les responsables politiques hostiles au maintien, les conditions de sécurité ne permettent pas l’organisation de scrutins crédibles auxquels tous les maliens pourraient participer.
Dans un communiqué, la Coordination des mouvements de l’Azawad a elle aussi menacé de s’opposer à l’organisation des scrutins sur les territoires qu’elle contrôle. La CMA a exigé le retour des réfugiés avant toute élection. L’opposition même si elle présente des listes sur l’ensemble du pays souhaite elle aussi le report.
C’est dans ce contexte que le ministre en charge des élections sur instruction du chef du Gouvernement a tenu des rencontres avec la classe politique et la société civile. Les conclusions de ces rencontres ont été transmises au Premier ministre dont la décision finale reste toujours attendue.
Le front des opposants au 25 octobre ne doit pas faire oublier ses partisans. Parmi eux l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali. Selon lui la tenue des élections le 25 octobre prochain est possible. Pour le président de cet observatoire, les élections présidentielles et législatives ont été organisées dans les mêmes conditions sécuritaires en 2013. Ibrahima Sangho est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
» Nous avons dit au ministre de l’administration territoriale que la tenue des élections est belle et bien possible pour plusieurs raisons. Vous savez que la CENI majoritairement est composée de représentants des partis politiques, la CENI n’a jamais dit que ce n’est pas possible d’organiser les élections. La CENI est prête pour accompagner les élections. La délégation générale aux élections a déjà un fichier électoral qui est mis à jour et le nombre de bureaux de vote est connu. Donc il n’y a aucune raison pour laquelle il ne peut pas y avoir d’élections. Par rapport à l’insécurité, en 2013 il y avait une insécurité mais on a fait l’élection présidentielle et les législatives. Donc pourquoi ne pas faire les élections communales ? Par rapport à l’accord d’Alger qui a été signé depuis le 20 juin, jusqu’à présent on a vu que ceux qui ont signé l’accord ne sont pas eux-mêmes en train de respecter l’accord. Donc est-ce qu’on va se laisser prendre en otage par un accord dont les gens ne respectent même pas les termes ? Il n’y a pas de comité de suivi. L’accord prévoyait un remaniement ministériel, ça n’a pas été fait. Donc on ne peut pas continuer à s’embourber alors qu’il y a des voies de sorties qui sont possibles, qui sont là et qui sont offertes à travers les élections « .
Pour la Minusma, le maintien de la date du 25 octobre ou pas pour la tenue des élections relève uniquement du choix du Mali. Toutefois la mission onusienne assure les autorités de son accompagnement sur toute décision qui sera prise concernant ces élections.
Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma au micro de Barké Cissé :
» La question des élections, c’est une question éminemment souveraine. C’est aux maliens eux-mêmes de trouver la solution qui est acceptée par toutes les parties prenantes maliennes. A n’importe quelle date qui sera retenue en définitive. Si elle est maintenue dans la date prévue, le 25 octobre, nous serons là. Si elle est reportée aussi, nous serons là. Mais la décision sur le fond de la question de la date, c’est une question qui revient aux maliens d’en décider. Et nous sommes en train de suivre la question de très près avec les autorités maliennes « .