A l’invitation du président français, Emmanuel Macron, les chefs d’États des pays du G5 Sahel sont à Pau depuis ce matin, lundi 13 janvier. L’Élysée attend des chefs d’États du G5 Sahel « une clarification » quant à la présence française dans le Sahel au moment où « le sentiment anti politique française » se fait entendre au Niger, au Mali et au Burkina Faso.
Pour la France, ce sommet est l’occasion de s’accorder sur la stratégie, les moyens et les engagements pris par chacun dans la région du Sahel. Emmanuel Macron avait d’ailleurs averti qu’il mettrait toutes les options sur la table, y compris celle d’un retrait ou d’une baisse des effectifs de Barkhane.
Au cours de la rencontre, les six présidents s’entretiendront d’abord à huis clos avant que la réunion ne soit élargie aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense, aux chefs d’Etat-major des armées et aux chefs des services de renseignements des différents pays.
Selon des observateurs, il y aura une déclaration commune entre les chefs d’État du G5 Sahel et la France pour réaffirmer la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme.
Mais avant, à Bamako tout comme à Ouagadougou, la présence des 4 500 soldats français soulève de nombreuses critiques sur le terrain.
Vendredi 10 janvier, une manifestation a eu lieu à Bamako pour dénoncer « l’occupation des troupes étrangères », notamment la force française Barkhane sur son territoire.
En marge du sommet, un rassemblement de la Coalition des diasporas des pays formant le G5 Sahel est organisé à Pau. Il s’agit pour la diaspora de montrer son opposition à toute présence militaire française au Mali et au Sahel en général.
Selon certains observateurs, ce sommet apportera un changement sur le plan sécuritaire dans le Sahel. Ibrahim Ikassa Maiga, universitaire, pense qu’à l’issue de cette rencontre, une différence claire sera faite entre les groupes armés séparatistes et les groupes terroristes. « Je pense que ça va permettre de clarifier les points de vue de part et d’autres. Puisque les rapports entre les groupes armés séparatistes, (MNLA et le HCUA) et les groupes terroristes djihadistes ne sont pas clarifiés » a-t-il-dit. Et d’ajouter que la stratégie d’ensemble de lutte contre le terrorisme doit être trouvée. « Il faut aussi donner à la société civile, aux communautés locales, leur place dans cette lutte, parce que les populations sont laissées à elles-mêmes et sont enclin à aller vers les groupes terroristes plutôt que de se mettre dans le cadre normal de l’Etat ».
Ibrahim Ikassa Maiga espère aussi qu’une solution sera trouvée pour le retour de l’administration à Kidal.