Le Président de la République a entamé hier une visite d’État de trois jours en France. Au cours de son séjour, IBK rencontrera de nombreux responsables. Aujourd’hui il s’est entretenu avec le président français et doit participer ce soir au dîner officiel donné en son honneur à l’Élysée. Le chef de l’État co-présidéra également avec son homologue François Hollande le sommet de l’OCDE.
Pour la première journée de sa visite officielle en France, le Président IBK a un agenda chargé aujourd’hui. Ce matin il s’est rendu à l’Arc de Triomphe à Paris où il a déposé une gerbe sur la tombe du » soldat inconnu « . Geste symbolique d’hommage rendu à tous les soldats africains qui ont combattu aux côtés des français dans les deux grands conflits mondiaux du siècle dernier. Cette mémoire a été également convoquée par le Président, à la Sorbonne où il a fait ses études.
L’autre moment symbolique fort au cœur de la capitale, c’est sa participation à une conférence sur le thème de » Verdun à l’opération Serval, une longue tradition de solidarité et d’amitié féconde entre la France et le Mali « . Beaucoup ont vu dans ce rendez-vous un écho aux déclarations du président français à Bamako qui avait parlé lors de sa visite en 2012, de » la dette qu’honorait la France en intervenant au Mali comme le pays l’avait fait pour aider la France à un autre moment de son histoire « .
Le deuxième volet de la journée a été plus politique. Le président Malien a rencontré son homologue français et son premier ministre Emmanuel Valls. La question du nord et de sa reconstruction ainsi que le terrorisme ont bien sûr été au centre des discussions. Le président IBK achèvera sa journée par le dîner d’Etat servi en soirée au Palais de l’Élysée.
La Plateforme et la CMA sont aussi en France dans le cadre de cette visite d’état du Président de la République. Ce déplacement d’IBK à Paris devrait permettre notamment de clarifier la position de la France concernant l’intégrité territoriale du pays. Selon un des responsables de la Plateforme membre de la délégation , » la France n’a jamais prôné la partition du Mali « .
Mohamed Ould Mettaly, député de Bourem membre de la Plateforme est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
« Je crois que la France de tous les temps a reconnu l’intégrité territoriale du Mali. Je ne crois pas que la France est dans la partition du Mali. Même ici ce qu’on a reçu, c’est un seul drapeau du Mali, on n’a pas vu un drapeau de l’Azawad ici ».
Quel est le rôle de la Plateforme et de la CMA dans cette visite ?
« Tout ça, c’est dans le bon sens, c’est dans le sens où il faut être ensemble pour l’application de l’accord. Sur les trois composantes, il y a le Mali et les deux autres composantes sont la Plateforme et la CMA. Et ce qui lie les trois parties, c’est l’accord. Et tous les rapprochements qui sont en train d’être faits, c’est pour la bonne application de cet accord. Le préambule même de l’accord, c’est la reconnaissance du Mali. Donc il faut se reconnaître dans le Mali pour être dans l’accord. Et cette fois-ci je crois que l’application de l’accord sera un peu différente, parce qu’il y a la communauté internationale qui est là, qui est présente ».
Donc vous pensez que les prochaines aides seront bien gérées cette fois-ci et comme il le faut ?
« Comme on est une partie et que tout le monde est associé, je crois que les choses vont se passer normalement, s’il y a eu des fonds ».
Du côté de la CMA, jusque-là toutes nos tentatives pour faire réagir ses responsables sont restées vaines.
Pour les maliens de France, la question de Kidal doit occuper une place importante dans les tête à tête des deux présidents. Selon eux « il est inadmissible que le drapeau malien flotte sur les Champs Élysées et non à Kidal ». Les maliens de France demandent aux autorités françaises d’afficher une position claire sur cette question de Kidal.
Sadio Diakité est le président de l’association des Maliens de France. Il était l’invité du Grand dialogue d’hier soir :
« Je pense qu’aujourd’hui le débat qui est entre Bamako et Paris sur la question des accords, c’est un débat qui doit être franc. Je pense qu’aujourd’hui l’État malien doit être clair sur cette question avec les autorités françaises, qu’on ne peut pas admettre que Kidal échappe au territoire malien, ce n’est pas possible. On ne peut pas admettre que le drapeau va flotter sur l’Élysée et qu’on n’arrive pas à avoir le même drapeau à Kidal. Kidal fait partie du Mali. Donc c’est une occasion pour le chef d’État malien d’aborder toutes ces questions avec son homologue français. Parce que la France joue un rôle très important, pour ne pas dire au premier plan, dans la sécurisation du Mali. Donc je pense que ce débat va prendre le maximum de temps entre les deux autorités, mais à la sortie de cette rencontre il faut qu’on ait une déclaration claire et nette de la part des autorités françaises sur cette question du nord du Mali ».