Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta n’exclut pas l’hypothèse de réviser certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation. IBK l’a annoncé dans son adresse à la nation lors du 59e anniversaire de l’indépendance du Mali. Le chef de l’état a justifié cette révision par «les obstacles sur lesquels bute la mise en œuvre de l’accord». Si la Plate-forme se dit favorable à cette révision, pour la CMA l’accord n’a pas de problème.
Pour le chef de l’État, il est nécessaire de rediscuter certaines dispositions de l’accord pour faciliter sa mise en œuvre. IBK estime que des difficultés demeurent et cela malgré certains développements récents, dont la sortie de la première vague du DDR Démobilisation Désarmement et Réinsertion accéléré. « Je voudrais réaffirmer l’attachement du Gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l’essentiel étant d’en conserver l’esprit ». a déclaré le Président IBK. Celui-ci a « renouvelé son appel aux mouvements signataires et les a invité à tout mettre en œuvre pour un retour à une normalité constitutionnelle et administrative dont l’absence hypothèque lourdement tous les efforts du développement ».
Cette demande du chef de l’État a été bien reçue du côté de la Plate-forme. Selon un des responsables de ce groupe signataire, l’accord pour la paix et la réconciliation prévoit lui-même « sa révision ». « La Communauté Internationale a indiqué que s’il y a des difficultés dans la mise en œuvre de l’Accord d’apporter des solutions », rappelle Fahad Ag Almahamoud membre de la Plate-forme. Mais il souligne qu’aucune de ses dispositions ne peut être modifiée sans le consentement des parties signataires et l’avis favorable de la médiation internationale.
Cependant, la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, pour sa part ne voit aucune entrave à l’accord qui exige une relecture. Elle pense plutôt qu’il y’ a des choses à apporter. Selon Attaye Ag Mohamed membre de la CMA « s’il y a une révision, c’est la négociation qui sera refaite ». Il ajoute que « l’accord respecte les principes. Donc il n’y a pas de question qui pourrait ne pas être mise en œuvre ».
Pour le politologue Boubacar Bocoum, la révision est bel et bien possible. Mais il estime qu’il ne faudrait pas qu’elle se fasse de façon unilatérale. Selon lui, « il faut une communication et une concertation globales sur les points à réviser ». Cela dit-il dans le but de rendre le document inclusif.