Le déplacement massif s’accentue pour des habitants des villages du cercle de Bandiagara. Ce jeudi 20 juin 2019 vers le soir, une centaine de personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont quitté le village de Golokanda dans la commune de Doucombo pour trouver refuge à Bandiagara. Au même moment, un communiqué du commissaire de la localité signale aussi le départ de la ville de plusieurs responsables de structures. Une information aussitôt démentie par plusieurs témoignages.
Ils sont arrivés ce jeudi soir aux environs de 20h au centre culturel de Bandiagara. Composés de femmes, d’enfants et de vielles personnes, ces habitants de Golokanda, dans la commune de Doucombo, sont partis du village par peur de représailles.
Selon eux, à la vielle de leur départ, un village voisin a été attaqué. Suite à cette attaque, ils ont donc décidé de quitter leur village Golokanda. Des sources locales indiquent qu’aucun dispositif de prise en charge n’est encore visible, mais que les autorités sont mobilisées.
Au même moment, un communiqué du commissaire de la police de Bandiagara, souligne que des notabilités et responsables de certaines structures ont quitté la ville. Cette information a provoqué une vague de démentis sur place et sur les réseaux sociaux.
Depuis la recrudescence de l’insécurité, les populations du centre du pays, sont dans la psychose. Une quarantaine de personnes ont été tuées cette semaine dans des villages différents. Pour dénoncer cette escalade de violence dans cette région du pays, une marche de la société civile a réuni de nombreuses personnes ce vendredi à Bamako.
Ces évènements interviennent alors que ce jeudi, l’ancien président de la transition en 2013, est nommé en Conseil des ministres, Haut Représentant du Président de la République pour le Centre du pays. Dioncounda Traoré est donc chargé d’entamer les discussions avec les acteurs pour la résolution de la crise dans la région de Mopti.
C’est donc un contexte d’insécurité marqué par l’escalade qu’un forum régional s’est tenu aujourd’hui sur la paix à Mopti. Il a porté sur la lutte contre l’amalgame et la culture du pardon. Avec la présence de plus de trois cent personnes venues de 108 communes de la région de Mopti, les participants ont insisté sur l’établissement d’un climat de confiance entre les différentes communautés du centre. Ce forum est initié par la jeunesse Tabital Pulaaku et Guina Dogon. Les deux parties demandent aux populations du centre de « désarmer leurs cœurs et d’armer plutôt leurs esprits en faveur de la paix ».
Selon Hamadoun Dicko, président des jeunes « Tabital poulakou », « il est possible d’éviter la guerre civile, la dégradation de la situation, le déplacement en masse des populations». Quant au président de la jeunesse de « Guina Dogon », Dramane Yalkouyé, la solution au problème du Centre ne viendra pas d’ailleurs. Selon lui, « seule la volonté des populations locales pourrait stopper ce vent ravageur ».