Famine, épidémies, mauvaises conditions de vie, déscolarisation des enfants, etc. Des milliers de familles maliennes victimes d’insécurité ont été contraintes d’abandonner leurs localités d’origine pour d’autres pays voisins. C’est dans ce contexte qu’intervient ce jeudi 20 juin la journée mondiale des réfugiés. Placée sous le thème « avançons ensemble avec les réfugiés », cette journée a été dédiée aux réfugiés afin d’attirer l’attention de l’opinion, des autorités et des partenaires sur leurs conditions de vie.
Ils sont nombreux ces réfugiés maliens qui peinent à retourner au pays, quatre ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Depuis le déclenchement de cette crise en 2012, des centaines de milliers de Maliens ont trouvé refuge dans des pays voisins tels que le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso. Ils ont fui les menaces, les exactions et les exécutions extrajudiciaires.
En 2019, près de 56 mille réfugiés maliens ont été enregistrés en Mauritanie, 56 mille autres au Burkina Faso. Quant au Niger, il a accueilli sur son territoire depuis 2012 plus de 26 mille réfugiés maliens. Ce nombre a légèrement augmenté au Burkina Faso ces dernières semaines. Certains élus de la région de Mopti rapportent que les récentes attaques meurtrières et le saccage de villages par des présumés terroristes ont obligé de nombreux Maliens à fuir vers ce pays. Le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime aujourd’hui à plus de 136.000 le nombre de Maliens vivant dans des camps de réfugiés dans les pays limitrophes.
Cependant de milliers d’autres retournent progressivement depuis plusieurs mois dans leur région d’origine. Plus de 11 000 sont revenus volontairement à Ménaka, 3 000 à Goundam dans la région de Tombouctou et des centaines d’autres à Gao. Toutefois, même si ces déplacements se sont déroulés en concertation avec le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui donne la somme de 35.000 FCFA à chacun des réfugiés pour faciliter son voyage, des milliers d’autres préfèrent attendre le retour de la sécurité ainsi que les services sociaux de base.
La recrudescence des actes de braquage de véhicules de transport en commun, des actes de banditisme, de tentatives d’assassinat et des violences inter-communautaires font partie du quotidien de bon nombre de Maliens vivants dans les régions du nord et du centre du pays.
Pour les responsables du Haut Commissariat pour les Réfugies, des dispositions sont prises et une commission tripartie composée du Mali, des représentants des pays d’accueil et du HCR a été mise en place pour faciliter le retour volontaire de ces réfugiés. Toutefois, selon eux, de nombreux réfugies maliens estiment que les conditions sécuritaires ne sont pas encore favorables pour leur retour dans leurs localités d’origine.
Mamadou Sidibé est chargé de protection au Bureau du Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés
Pourtant les réfugiés maliens de retour à Koïgouma dans le cercle de Goundam région de Tombouctou expliquent qu’ils n’ont bénéficié d’aucune aide du HCR ou de n’importe quelle organisation humanitaire pour revenir au bercail. Au nombre de 2000 personnes repartis entre sept cent familles, ils sont confrontés aujourdhui à d’énormes difficultés qui vont de l’absence des services sociaux de base à l’insécurité.
Hamzata Ag Ahmed directeur de l’ecole des refugies de retour à Koigouma