Une nouvelle milice d’auto-défense dogon vient de voir le jour. Dénommée « Dogon Amassagou », elle remplace ainsi l’association des chasseurs dogons « Dana Amassagou ». Selon ces responsables, l’objectif est de « protéger les Dogons contre d’éventuelles attaques djihadistes ». Cette milice est créée deux semaines après celle regroupant les peulhs du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Elle intervient aussi alors que le ministre de la sécurité annonce « le désarmement complet » de toutes les milices dans la région de Mopti.
Dogon Amassagou est composée de deux ailes, notamment militaire et politique. Selon ces responsables, la création de cette milice intervient suite à la naissance récente du mouvement peulh de l’Alliance pour le Salut du Sahel. Un regroupement qui se donne comme objectif « la protection des communautés peulhs ».
Pour David Timbiné, chef du groupe d’autodéfense Dogon Amassagou, « leurs ennemies sont tous ceux qui s’attaquent aux villages dogons ». Cette annonce est faite à un moment où, le gouvernement avait annoncé « le désarmement » de toutes les milices dans la région de Mopti.
Dans une interview accordée à Rfi, les responsables du mouvement dogon, se disent « prêts à déposer les armes si tous les autres groupes d’autodéfense sont désarmés dans le centre du pays ».
La création des milices d’auto-défense se multiplient au moment où au Centre du pays, les affrontements entre communautés sont récurrents. A Koro, les récents affrontements intercommunautaires ont fait une trentaine de morts, 8 blessés et de nombreux déplacés à l’intérieur du pays.
Pour certains observateurs, « la sécurité n’est pas l’apanage des populations ». En revanche, ajoutent-ils, la multiplication des milices d’auto-défense n’est autre la que la conséquence de l’incapacité de l’Etat à sécuriser les populations et leurs biens. Aussi, selon ces analystes, la mauvaise distribution de la justice et les inégalités peuvent pousser des communautés à s’autogérer et à se sécuriser.
Dr Aly Tounkara est sociologue, professeur à l’Université de Bamako. Il était l’un des invités du Grand Dialogue de mercredi consacré à la question des milices :