AQMI revendique l’attaque contre la Minusma à Tombouctou
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AQMI revendique l’attaque contre la Minusma à Tombouctou

Aqmi a revendiqué l’attaque contre l’ONU à Tombouctou dans un communiqué diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar. Al-Qaïda au Maghreb a affirmé que l’attaque a été menée par trois jihadistes, tous tués. Dans cette revendication Aqmi soutient également qu’elle a laissé « plusieurs soldats morts et d’autres blessés », sans préciser de nombre.

Lancée tôt vendredi matin cette attaque a visé « La Palmeraie« , un ancien hôtel situé dans le secteur sud de la ville, entre l’aéroport et le quartier administratif, où la Minusma a installé une base de policiers nigérians. Tièman Hubert Coulibaly ministre de la Défense a fait état d’une demi-douzaine » de « terroristes » impliqués dans l’attaque. Selon lui « Trois ont été neutralisés, un s’est fait exploser« , sans se prononcer sur d’éventuels survivants. L’attaque a également coûté la vie à un militaire malien. Un autre bilan des autorités de Bamako a fait indiqué qu’il y avait quatre morts dans les rangs des assaillants.
Selon des sources militaires les trois hommes ayant mené l’assaut appartiennent à « l’unité combattante d’Al-Quds, qui dépend de la région du Sahara« . Toujours selon les mêmes sources, les deux personnes soupçonnées d’être des jihadistes arrêtées non loin du lieu de l’attaque « ont été libérées faute de preuves« , sans préciser de nombre ni fournir plus de détails.

Pour les autorités locales de Tombouctou, « la libération des deux suspects arrêtés faute de preuves honore les forces de sécurité accusée parfois de violation des droits de l’homme ».
Mohamed Ibrahim Cissé est le président du conseil régional de Tombouctou. Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
« La visite du ministre de la défense, qui est venu encourager les forces armées puis voir les blessés, cela réconforte nos forces armées et leur donne plus de détermination à assurer la sécurité. On les voit sur le terrain et cela nous rassure ».
Êtes-vous au courant de la libération des suspects qui auraient été arrêtés?
« Oui, d’autant plus que les investigations démontrent qu’ils ne sont pas liés à l’acte, oui. Cela d’ailleurs nous honore, honore notre armée. Parce que ça prouve le respect de l’état de droit au Mali. De toutes les façons, tout ce qu’il y a comme attaque au Mali est revendiquée par AQMI. C’est inquiétant mais en même temps nos forces de sécurité sont là. D’autant plus que l’attentat a été totalement gérée par les forces armées. Les populations de Tombouctou, aujourd’hui, sont fières de leur armée ».

Pour certains observateurs, « Aqmi n’a pas atteint ses objectifs ». Cette attaque contre la base de la Minusma est intervenue une semaine après le déménagement de l’Orgasination. Toutefois selon l’éditorialiste Souleymane Drabo Aqmi a réussi à parler de lui en créant la psychose. Il est joint au téléphoné par Ayouba Sow :
« AQMI est dans une phase offensive en ce moment. Ils ont attaqué la base de la Minusma, mais on se rend compte que leurs services de renseignements ne sont plus comme ils se devaient. Parce que la base avait déménagé. Mais quand même ils essayent d’exploiter le maximum de cette opération en disant qu’ils peuvent attaquer dans la ville de Tombouctou malgré la présence de la Minusma, de Barhkane, et des forces maliennes ».
Est-ce que l’objectif a été atteint ?
« L’objectif militaire non, mais l’objectif psychologique et l’objectif en terme de médiatisation, si. Parce que ce qui leur intéresse maintenant, c’est de faire parler d’eux et de montrer qu’ils sont sur le terrain. Cette situation interpelle tous les signataires de l’accord de paix. Parce que le cas de Tombouctou montre l’urgence de mettre en œuvre l’accord de paix. Surtout dans deux de ses composantes, la composante patrouilles mixtes et la composante cantonnement. Lorsque les patrouilles mixtes seront faites, je pense qu’elles vont tenter d’occuper le terrain et de gêner de plus en plus les terroristes et les brigands qui opèrent dans le secteur ».

Par ailleurs on a appris aujourd’hui la libération de l’Australienne Jocelyn Elliott, kidnappée avec son mari médecin mi-janvier au Burkina Faso par des djihadistes liés à Al-Qaïda. L’information a été confirmée par des sources Burkinabé et Australienne. « Pour l’instant son époux Arthur Kenneth Elliott est en vie et se porte bien » toujours selon les mêmes sources qui ont indiqué qu' »aucune rançon n’a été payée ni des conditions posées » par les ravisseurs avant la libération de cette otage.