Quatorze présumés djihadistes ont été tués ce vendredi 06 avril 2018 par l’armée malienne lors d' »une tentative d’évasion » à Dioura dans le cercle de Teninkou, ont affirmé les autorités militaires dans un communiqué. Toutefois, cette version n’est pas partagée par certains élus locaux qui parlent, eux, d' »exécutions sommaires de civils par l’armée malienne ».
Selon la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée malienne, ces présumés terroristes ont été arrêtés jeudi dernier à Dioura dans le cercle de Tenenkou. Ils ont été ensuite remis aux forces armées maliennes présentes dans la localité de Dioura, affirme l’armée malienne.
Quatorze d’entre eux ont trouvé la mort lors d’une présumée tentative d’évasion le lendemain de leur arrestation a indiqué le communiqué, qui ne précise pas tout de même comment ils sont morts. Toutefois, l’armée malienne annonce l’ouverture des enquêtes pour faire la lumière sur cette affaire.
Cependant certains élus locaux citées par RFI, ne confirment pas cette version des faits donnée par l’armée malienne. Selon eux, ce sont plutôt des civils qui ont été sommairement exécutés par les militaires.
Ce n’est pas la première fois que l’armée malienne est accusée d’exécution de civils arrêtés. Le 25 mars dernier les corps de six personnes ont été découverts dans une fosse commune dans le village de Dogo dans la région de Mopti. Sur la base de témoignages, Human Rights Watch avait affirmé que ces corps étaient ceux de personnes arrêtées trois jours auparavant par l’armée malienne.
Pour la commission nationale des droits de l’Homme, « ces différentes accusations constituent un problème pour l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme ». Selon la CNDH, le gouvernement malien doit ouvrir des enquêtes libres et transparentes pour élucider ces meurtres dans lesquels l’armée est soupçonnée. Docteur Malick Coulibaly, président de la CDNH.