Un terroriste considéré comme un des chefs militaires d’Al Qaïda au Maghreb islamique a été tué lors d’une opération des forces françaises dans le nord du pays. Cette information de l’agence Reuters a été communiquée par des sources de renseignement espagnol et des services de sécurité.
« La mort de Abou al Nour Andalousi a eu lieu lors d’une attaque des forces françaises contre une réunion de membres d’Al-Qaïda dans le nord du Mali » a indiqué AICS, une société spécialisée dans le renseignement et basée en Espagne.
Selon AICS, Al Nour a 35 ans, et est originaire de Melilla, une enclave espagnole située sur les côtes marocaines. Depuis un an au moins, il dirigeait une katiba d’environ 25 combattants dans la région désertique au nord de Tombouctou. Sa mort a été confirmée par deux autres sources au sein des services de sécurité au Mali qui ont précisé que les forces françaises avaient mené deux opérations dans les régions de Gao et de Tombouctou en début de semaine.
Au cours des combats entre le groupe d’Al Nour et les forces françaises, un autre jihadiste ressortissant égyptien a été tué. Al Nour était impliqué dans plusieurs attaques contre des casques bleus de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali.
Un second chef terroriste important aurait aussi été visé par les forces françaises près de la ville de Gao. Cette fois, la cible était Abu Dujana al Qasimi, le porte-parole d’al-Mourabitoune. Ce dernier a pu échapper au raid français et prendre la fuite. Toutefois, deux de ses combattants auraient été tués lors de cette attaque.
Pour Suliman Baldo, expert indépendant des Nations Unies, le Mali est encore en proie à des attaques et violations de droits de l’homme qui rendent la situation « préoccupante » en dépit de la signature de l’accord de paix dans le pays. Ce rapport confirme les constats récents fait par les organisations de défense des Droits de l’homme au Mali.
Suliman Baldo, a bouclé en milieu de semaine sa sixième mission au Mali. Celle qu’il vient d’effectuer a débuté le 26 février dernier. Suliman Baldo a « d’abord noté un certain progrès dans le processus de paix » dans la mesure où les signataires de cet accord se sont entendus pour « accélérer la mise en place des mesures de sécurité« . Pour autant selon lui « la situation sur place demeure très préoccupante avec beaucoup d’insécurité dans le nord du Mali, et dans le Centre« .
Selon M. Baldo « c’est seulement avec le déploiement et le retour de l’Etat partout sur le territoire national que les droits des citoyens peuvent être mieux protégés et leur accès à la justice peut être garanti« .
En achevant sa mission Suliman Baldo a regretté des retards dans la mise en œuvre de l’accord censé permettre aux autorités régionales et locales d’assurer leurs missions, notamment en matière de sécurité, justice et droits de l’Homme.
L’expert onusien a estimé que « les instances juridiques du nord du pays ne sont pas encore en mesure d’accomplir leurs tâches de vraiment connaître les violations graves des Droits de l’Homme qui ont eu lieu dans le pays et qui continuent d’avoir lieu« .