C’est toujours l’accalmie à Kidal après les affrontements entre le Gatia et le Hcua le week-end dernier. Toutefois aucun compromis n’a été trouvé pouvant aboutir à un cessez-le-feu. Même si les responsables de la Plateforme et de la CMA affirment que des tractations sont en cours pour réinstaurer le dialogue entre les deux camps.
Du coté de la CMA, on estime cependant que « la situation de Kidal a dépassé les petits arrangements locaux » et que la question doit désormais être traitée par les mécanismes prévus par l’accord de paix.
Almou Ag Mohamed porte parole de la CMA, est joint au téléphone par Intalla Ag Bilal :
« Il y a beaucoup de tractations, que ce soit au niveau de la médiation à travers la Minusma, au niveau gouvernemental également et aussi au niveau de la société civile elle-même. Mais il va de soi qu’il faut que les gens comprennent que cette situation désormais dépasse les petits arrangements locaux entre communautés ou entre personnes. Et situer la situation vraiment dans le cadre du suivi de l’accord et des mécanismes mis en place. Nous en tout cas au niveau de la CMA on pense qu’il faut aujourd’hui se reconcentrer sur l’accord principal qui est l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le respecter et désormais trancher toutes sortes de différends qui pourraient subvenir pendant la mise en œuvre par les mécanismes qui sont mis en place par cet accord, notamment le comité de suivi, la CTS, les sous-comités etc… ».
Les responsables du Gatia, quand à eux, insistent sur une gestion partagée de la ville de Kidal. Selon eux, c’est la seule solution pour aboutir à une paix durable dans la région. Ils estiment qu’il ne suffit pas de signer des accords mais qu’il faut les respecter.
Fahad Ag Almahmoud Secrétaire général du Gatia, joint au téléphone par Intall Ag Bilal :
« Il faudrait que les uns et les autres puissent vivre en paix et en tranquillité chez eux à Kidal avec une gestion très équitable des affaires publiques à Kidal. A ma connaissance, cela n’a pas été résolu. Il y a des initiatives que je tairais pour le moment mais ce n’est pas comme nous l’avons suggéré lors de la 10ème session du CSA. L’entité Ifoghas et celle des Imghads à Kidal n’ont pas le choix, elles vont s’accepter. Chacune vivra en toute dignité à côté de l’autre. Quelques soient les problèmes qu’ils ont au passage, on n’a quand même des engagements à travers l’accord d’Alger, à travers les accords d’Anefis et la déclaration de Niamey. Ce n’est pas les accords qui manquent mais c’est leur respect. Il faut aussi savoir qu’il y a beaucoup d’acteurs qui ne veulent pas que la paix avance. Et ils ne sont pas neutres dans tout ce qui se passe ».
Malgré le retour au calme à Kidal, la MINUSMA dit avoir réaménagé son « dispositif sécuritaire dans la ville pour accomplir son mandat de protection des populations ». Selon son porte-parole, des « détachements de la Force contrôlent les principales entrées de la ville et effectuent des patrouilles pour prévenir toute reprise des hostilités ». La force onusienne annonce aussi avoir facilité en début de semaine « l’évacuation vers Gao de 5 représentants de la société civile et 4 enfants affiliés à la Plateforme qui avaient trouvé refuge dans le camp de la MINUSMA, craignant pour leur vie ». Les tractations seraient en cours pour mettre fin aux tensions à travers le dialogue.