Deux véhicules d’un convoi militaire de l’armée malienne ont sauté sur des mines hier à 80 kilomètres de la ville d’Ansongo. Les victimes sont des militaires parachutistes qui escortaient un camion de carburant sur le trajet Ndelimane-Ménaka. Le bilan qui faisait état de 3 morts et 6 blessés hier, a évolué. Selon certaines sources locales, il serait désormais de 7 morts et 5 blessés. Mais selon le préfet d’Ansongo « le bilan actuel est de 4 morts et 4 blessés ».
Wally Sillamakan Sissoko, préfet du cercle d’Ansongo revient sur les circonstances de cette attaque. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« C’est une mission qui était venue de Ndelimane pour escorter un camion de carburant sur Ménaka. C’est donc en cours de route qu’il y a eu l’explosion de deux mines qui ont atteint les deux derniers véhicules du convoi. Quand vous vous rendez compte que ce sont les deux derniers véhicules du convoi, ça veut dire que ce sont des actions ciblées de la part des ennemis ».
Quel est le bilan de l’attaque ?
« Quatre morts et quatre blessés ».
Est-ce que des suspects ont été arrêtés pour le moment ?
« Non, c’est une tâche de longue haleine. La situation du terrain est quand même assez difficile pour cerner, mais on sait où diriger les recherches. On arrivera à atteindre le but souhaité ».
Après l’attaque d’un convoi militaire la semaine dernière à Aguelhoc, comment cette attaque a été possible ?
« Déjà, les forces de sécurité sont sur place et depuis quelque temps, ils continuent à ratisser sans trop de problèmes. Mais quand c’est des coups de ce genre, des poses de mines, là c’est difficile à contrer. Malgré toutes les dispositions, ça peut arriver ».
Selon certains observateurs, « l’objectif des récentes attaques dans cette région contre les convois militaires est d’empêcher l’État de renforcer sa présence dans la zone ». Serge Daniel, journaliste spécialiste des questions sécuritaires insiste sur le partage du renseignement et la coordination entre les différentes forces présentes sur le terrain enfin de pouvoir déjouer ces attaques. Serge Daniel est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Les témoins sont clairs. Quelque temps avant le passage des véhicules de l’armée malienne, il y aurait deux véhicules civils qui sont passés par le même tronçon. Mais ces véhicules n’ont pas sauté sur une mine. Donc, ça veut dire que ce sont les véhicules de l’armée qui sont visés ».
Qu’est-ce qui explique la vulnérabilité des forces de sécurité dans cette localité ?
« C’est la même chose qui est arrivée au contingent tchadien à Aguelhoc la semaine dernière. Ce n’est donc pas forcément dans cette zone-là. Ce sont les convois qui sont attaqués actuellement, ce sont essentiellement des escortes. La dernière fois, les Tchadiens étaient en train d’escorter du matériel qui était en mouvement. Cette fois dans la zone d’Ansongo, c’est également du matériel, c’est un camion chargé de carburant que les Famas étaient en train d’escorter. L’objectif des djihadistes est d’empêcher le renforcement de la présence de l’ État dans ces zones-là ».
Que doivent entreprendre les autorités pour déjouer les attaques ciblées ?
« Il faut développer le système de renseignement dans cette zone-là. Il faut coordonner le renseignement entre les forces armées maliennes, les Casques Bleus de l’ONU et les Français de l’opération Barkhane ».