Les combats ont repris ce matin entre la CMA et la Plate-forme à Kidal. Les deux groupes armés se sont à nouveau affrontés hier, avant de marquer une trêve durant la nuit pour finalement recommencer ce matin. Le bilan reste imprécis, mais il semblerait qu’il y a eu des blessés de part et d’autre.
Les affrontements se sont intensifiés ce matin dans les localités de Touzec, Edjarère et vers Anefif dans la région de Kidal. A ce stade, aucun bilan n’est encore disponible. Toutefois on évoque des blessés des deux côtés.
Depuis hier, les parties se renvoient la responsabilité de ces attaques. Le secrétaire général du Gatia accuse la « CMA d’avoir violé le cessez-le-feu ». Fahad Ag Almahmoud, se dit « surpris » par l’attaque d’hier menée selon lui par des éléments de la CMA.
La Coordination juge ces événements contraires à la paix. Pour la CMA, « on ne peut plus parler de respect du cessez-le-feu, maintenant ». Selon ses responsables, « la plate-forme veut forcer sa progression vers Kidal ». Le Gouvernement malien a condamné ces attaques. Les autorités invitent la Médiation internationale et le Comité de suivi à « faire respecter les termes de l’accord ».
On l’a appris dans l’après midi les affrontements selon une source de sécurité régionale, « ont causé la mort de plusieurs personnes ». Fahad Ag Almahmoud, un responsable du Groupe d’auto-défense Gatia, évoque « 15 morts dont des chefs militaires » du camp adverse. La CMA a confirmé les combats, refusant de se prononcer sur un bilan dans l’immédiat. Les affrontements ont également été confirmés par une source à la Mission de l’ONU au Mali .
A Kidal, ces affrontements entre la CMA et la Plate-forme inquiètent les habitants. Selon un habitant de la ville joint par téléphone, « cette violation du cessez-le-feu est une déception pour une grande partie de la population ».
Lisez sa réaction sous couvert d’anonymat.
« Les combats se sont déroulés avant-hier. Ils se sont poursuivis hier et aujourd’hui, ils se sont intensifiés. Ce qui inquiète beaucoup la population ».
Les habitants de Kidal sont-ils paniqués ?
« On peut lire l’inquiétude sur les visages des uns et des autres. De toutes les façons, il y a beaucoup de gens qui ne souhaitent pas cette guerre. C’est une guerre fratricide avant tout. Il y a une grande partie de la population qui se croyait déjà projetée dans la mise en œuvre de l’accord qui a été signé à Bamako. C’est des espoirs déçus, ce qui préoccupe beaucoup de gens. Quand il y a guerre, il y a mort. Donc c’est cette inquiétude qu’on peut constater. Mais en ce moment, il y a pas de panique, ça va ».
Suite à ces attaques, le Premier ministre Modibo Keïta a convoqué cet après-midi une réunion de crise avec les partenaires du Mali dans le processus de paix. Il s’agit entre-autre de la Minusma, de la CEDEAO et de l’Union Africaine. L’objectif de cette rencontre est de faire le point sur ces affrontements.