La tension ne faiblit toujours pas dans le nord du Mali. Après les affrontements entre l’armée malienne et les rebelles de la CMA hier à Ber, une localité située à 60 kilomètres de Tombouctou. La ville de Tombouctou a, elle-même, été l’objet d’une attaque repoussée par les forces armées maliennes. Ces violences interviennent alors qu’une rencontre est prévue entre la CMA et l’équipe internationale de médiation ce lundi à Alger.
Selon une source locale, c’est aux environs de 23 heures que des tirs à l’arme lourde ont été entendus à l’entrée nord-est de la ville où se trouve un check-point de l’armée malienne. «Après plus d’une demie heure d’échanges de tirs nourris, les assaillants non identifiés, ont pris la fuite », a-t-elle ajouté.
Les affrontements n’ont pas fait de blessés ni de morts. En revanche, la population paniquée s’ est terrée chez elle toute la nuit. « La situation était calme ce matin dans la ville», précise la même source ».
Un peu plutôt dans la journée de violents combats ont opposé l’armée et les mouvements rebelles de la CMA à Ber, non loin de Tombouctou. Des combats qui selon une source sécuritaire ont fait plusieurs blessés dans les rangs de la Coordination.
Des affrontements opposent régulièrement les groupes rebelles de la Coordination, ceux de la plate forme ainsi que l’armée malienne dans plusieurs localités du septentrion malien. Cela, malgré la signature le 15 mai dernier, de l’accord de paix et de réconciliation. Une signature boycottée par la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Après l’attaque contre la ville de Tombouctou, la psychose s’est installée au sein de la population qui réclame davantage l’implication de l’armée pour sécuriser la ville.
« Hier soir vers 22 heures, les populations étaient paniquées parce que des coups de feu nourris étaient entendre. Les gens ne savaient plus à quel saint se vouer parce que ne comprenant pas ce qui provoquait tout cela, tout le monde s’est terré dans sa maison évitant une catastrophe. Le dommage est que les forces de sécurité sont cantonnées. Nous, nous pensons qu’il est urgent de procéder à un redéploiement des forces armées et de sécurité dans la région de Tombouctou. Cela permettra de dissuader ceux-là qui sont très mobiles au niveau de Ber et qui font de la région un foyer de tension un foyer d’attaque créant la psychose. Ce qui amène les gens à se poser la question qui s’occupe de leur sécurité ».
Une rencontre est prévue en début de semaine entre la coordination des mouvements de l’Azawad et la médiation internationale à Alger. Selon le porte parole de la CMA, « cette réunion s’inscrit dans le cadre de la poursuite des discussions afin de dépasser les différents blocages qui ont empêché la Coordination de signer le document ».
Moussa Ag Attaher, porte parole de la CMA est joint par Sékou Gadjigo
« La rencontre est tout à fait conforme aux dispositions du processus qui était prévu dans la période entre le paraphe et la signature. Les demandes, maintes fois renouvelées par la CMA, c’est qu’il y a aujourd’hui une nécessite de discussions pour comprendre un certain nombre de points après le paraphe. Nous avons rempli notre part dans cet engagement et nous avons effectivement aussi eu des engagements de la part du Gouvernement malien et de la médiation pour qu’il y ait des discussions après le paraphe. Donc la date du 25 a été retenue pour permettre à ces discussions d’avoir lieu afin de dépasser les différents blocages qui ont empêché la Coordination de signer l’accord ».
Pour la plate forme « cette consultation n’est qu’une réunion de trop ». Selon elle, cette rencontre vise à trouver un cessez-le-feu afin que la CMA, en difficulté sur le terrain, puisse se réorganiser. Elle interpelle la communauté internationale à emmener la CMA à signer l’accord de paix.
Fahad Ag Almahmoud est au micro de Barké Cissé.
« Une consultation est prévue pour le 25 mai, c’est pour signer un unième cessez-le-feu et pour le violer une unième fois. Moi je pense que la communauté internationale doit concentrer ses efforts a faire signer les mouvements de la coordination, par ce que nous avons remarqué que la communauté internationale cherche toujours un cessez-le-feu à la demande de la CMA. Quand ils ont des difficultés, on leur amène un cessez-le-feu en attendant qu’ils se réorganisent et attaquer. Et puis ça continue. Nous voulons que cela cesse, on ignore ce qui se passe sur le terrain. Emmener la CMA a signé l’accord comme ça on finira ce dossier une bonne fois pour toute ».