Le centre international des conférences de Bamako a accueilli ce vendredi la signature de l’accord de paix négocié durant 9 mois à Alger. La cérémonie s’est déroulée, devant un aréopage de chefs d’Etat et de gouvernement africains mais en l’absence des principaux groupes de la CMA qui réclame des discussions supplémentaires.
Juste avant de parapher jeudi à Alger l’accord pour la paix et la réconciliation, au bout de deux mois et demi de pressions et d’atermoiements, la Coordination des mouvements de l’Azawad a prévenu qu’elle ne viendrait pas le signer à Bamako.
La pression déjà forte sur la CMA pour parapher le texte, comme l’ont fait le 1er mars à Alger le gouvernement et ses alliés, s’est intensifiée au cours des dernières semaines. Lors de la cérémonie officielle, les rumeurs qui annonçait la signature de groupes membres de la coordination se sont confirmées.Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA et Younoussa Touré du CMFPR 2 ont tour à tour signé le document final. La CMA a anticipé cette signature en récusant la légitimité de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune dans un communiqué.
Le chef de la Mission de l’ONU au Mali Mongi Hamdi a estimé qu’après ce paraphe, le « processus de paix entrera dans une phase déterminante avec la signature ». Le chef de l’Etat zimbabwéen Robert Mugabe, président de l’Union africaine et ses homologues mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou, burkinabè Michel Kafando, ivoirien Alassane Ouattara, guinéen Alpha Condé, togolais Faure Gnassingbé, et rwandais Paul Kagame étaient présents à la mi-journée à Bamako.
La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie Michaëlle Jean a elle aussi fait le déplacement, tandis que les présidents tchadien Idriss Deby et ghanéen John Dramani Mahama étaient attendus à cette signature.
‘Etape’ vers la paix
la secrétaire d’Etat chargée du Développement Annick Girardin, représentant la France a estimé que la signature aujourd’hui à Bamako « est une étape très importante du processus » tout en regrettant l’absence le la CMA De son côté la chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini a minimisé l’absence des principaux groupes rebelles, jugeant que la signature « par la plupart des parties prenantes est une étape décisive » et pressant les autres de « le faire dans les meilleurs délais ».
Au cours des dernières heures l’espoir de la communauté internationale de persuader au moins certains des principaux groupes rebelles de signer semble s’être amenuisé, ceux-ci ayant tenu une ligne commune lors de ce paraphe in extremis.
« Mission accomplie mais pas terminée », a résumé jeudi à Alger le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, parrain des négociations. A Alger, M. Lamamra a annoncé avoir reçu une communication du président malien Ibrahim Boubacar Keïta – qui « tend la main (aux rebelles) et est prêt à les recevoir à tout moment et discuter avec eux de l’avenir du pays, de l’avenir des régions du Nord et de la mise en oeuvre rigoureuse de l’accord ».
La CMA a réclamé une série d’amendements, dont la « reconnaissance officielle de l’Azawad commeune entité géographique, politique et juridique », la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de « 80% de ressortissants de l’Azawad » dans les forces de sécurité de la région.
La cérémonie s’est déroulée dans un climat de tension dans le nord Des manifestants hostiles à l’accord de paix s’en sont pris vendredi à des casques bleus à Kidal, tandis que de nouveaux combats éclataient à Ménaka.