Vive émotion de la communauté internationale qui a exhorté hier mardi à préserver un « processus de paix en danger« . Les déclarations alarmistes ont fait suite à la reprise des hostilités entre la plate-forme et la CMA, qui a pourtant annoncé son intention de parapher l’accord d’Alger, deux mois après Bamako et les groupes de la plate-forme.
Le chef de la Minusma a déploré « deux événements extrêmement préoccupants, car ils mettent le processus de paix en danger ». Mongi Hamdi a cité des tirs d’un groupe rebelle contre des véhicules de la mission onusienne à Tombouctou.
Peu après, la CMA a concédé qu’il s’agissait d’« une méprise ». Le représentant spécial a réitéré son « appel au calme afin de laisser toutes leurs chances au dialogue et à la paix ».
Une source de sécurité avait fait état auparavant de « quelques escarmouches » sans gravité près de Tombouctou entre les rebelles et l’armée.
Le gouvernement, accusé par les rebelles qui incriminent « des éléments de l’armée malienne et de ses milices », a assuré avoir appris « avec une grande surprise et une forte préoccupation » les affrontements de Ménaka entre certains groupes armés ». Le Gatia a affirmé avoir chassé les rebelles de Ménaka après avoir été « provoqué » par les forces du Mouvement national de libération de l’Azawad à une quarantaine de km au sud.
Le gouvernement du Mali a condamné la reprise des hostilités à Ménaka. Le ministre des affaires étrangères a précisé que l’armée malienne n’est pas liée à ces incidents. Abdoulaye Diop a aussi rappelé que la négociation sur le texte de l’accord d’Alger est terminée. Le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop:
« Le gouvernement a clairement condamné la reprise des hostilités à Ménaka. Le gouvernement a également appelé toutes les parties prenantes à respecter les engagements pris, en particulier ce qui concerne le cessez-le-feu et toutes les déclarations de cessation des hostilités.
Il me plaît de rappeler que les forces armées, les forces de défense et de sécurité du Mali ne sont nullement impliquées dans ces incidents et que nous tenons nos engagements qui sont pris dans le cadre de ces documents. Un accord a été paraphé le 1er mars à Alger.
La position du gouvernement du Mali par rapport à cette question n’a pas varié. En ce sens pour le gouvernement du Mali, comme cela a été également réitéré par la médiation internationale, la négociation sur le texte de cet accord est terminée. Le paraphe met clairement fin à toutes discussions du document qui est désormais un document gelé qui ne sera ouvert qu’au paraphe et à la signature prochaine du document ».
Pour la coordination des mouvements armés, le contexte a maintenant changé. Le chargé de communication du MNLA estime que la priorité aujourd’hui n’est plus l’accord. Selon lui, il va falloir d’abord régler la situation actuelle avant d’envisager la suite. Mossa Ag Acharatoumane est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Désormais ce qui va se passer va dépendre du terrain. Donc maintenant les gens sont plus dans une logique de se défendre que d’aller vers des accords, vers des paraphes ou vers des signatures. Parce que là, je pense que le contexte a évolué, le contexte a changé. Maintenant il va falloir qu’on règle cette histoire avant de revenir à l’accord, au paraphe, à la signature ou à quoi que ce soit ».