La réunion qui devait initialement commencer hier a débuté aujourd’hui à Kidal. La coordination des Mouvements de l’Azawad réunit ses partisans, pour se prononcer sur l’accord de paix d’Alger déjà paraphé par le gouvernement et la plate-forme des mouvements armés. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Kidal, pour protester contre l’accord de paix provisoire.
La réunion de la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui regroupe le MNLA, le HCUA et le MAA, initialement prévue mardi « a été reportée ». Explication donnée par Mohamed Ag Ayoub, membre du collectif de la jeunesse de Kidal, des « problèmes d’organisation ».
Cette réunion annoncée il y a dix jours à Alger, mais dont la durée n’a pas été précisée, devrait dire si les rebelles acceptent ou rejettent l’« accord de paix et de réconciliation » établi au terme de huit mois de négociations. En fait, la réunion qui se tient aujourd’hui est une réunion préparatoire qui regroupe toutes les tendances de la CMA. La réunion officielle devrait avoir lieu demain.
En début de semaine, le gouvernement malien et la communauté internationale, dont la France, ont pressé les rebelles de signer l’accord de paix afin d’isoler définitivement les jihadistes. La pression internationale est montée d’un cran avec l’attentat de Bamako et l’attaque du camp de la Minusma ce week-end.
La pression internationale, déjà forte sur les rebelles pour signer ce document, s’est intensifiée à la suite de l’attentat meurtrier de Bamako le 7 mars, revendiqué depuis par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Cet attentat interprété par l’ONU et Bamako comme « une tentative de saboter la paix au Mali ».
La Coordination des Mouvements de l’Azawad affirme être coincée entre deux pressions : celles de sa base hostile au projet d’accord et de la communauté internationale. Pour autant selon Attayoub Ag Bettaye, membre du comité d’organisation de la rencontre, une position claire devrait être trouvée à l’issue de la réunion de demain.
Il a été joint par Sékou Gadjigo
« Le report est dû aux problèmes techniques, car il y a des délégations qui sont encore en cours de route. Et aussi la petite réunion de Niamey nous a un peu retardé, puisqu’elle n’était pas prévue dans le programme qu’on avait établi ».
Est-ce qu’il y a de l’espoir, à l’issue de cette rencontre, qu’il y ait une position claire de la CMA par rapport au projet d’accord ?
« La coordination se trouve actuellement entre deux pressions : la pression de la population qui manifeste massivement ces derniers temps contre le paraphe, et la signature du document d’Alger. Mais aussi la pression de la communauté internationale exercée sur la CMA pour qu’elle signe l’accord d’Alger. Donc, on ne peut parler d’espérance maintenant. Mais je sais que dans les heures et dans les jours à venir, la coordination prendra la décision finale. Soit, elle écoute la population, soit elle va écouter la communauté internationale ».