C’est aujourd’hui que débute à Kidal la réunion de la Coordination des Mouvements de l’Azawad.
Durant deux jours ses responsables vont consulter leur base sur le document d’Alger. Ils ont demandé un délai supplémentaire pour le faire, il y a quelques jours. Le gouvernement malien et la communauté internationale ont intensifié hier les pressions pour signer un accord de paix afin d’isoler définitivement les jihadistes qui ont revendiqué l’attentat de Bamako.
Hier matin, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné fermement l’attaque meurtrière de Kidal qualifiée d’obstruction flagrante à la paix à un moment crucial pour le Mali.
De son côté, le chef de la mission de l’Onu au Mali, Mongi Hamdi, en visite au Niger a estimé qu’il n’y a « pas d’autre choix » pour les rebelles du nord du Mali que de signer l’accord de paix d’Alger». Toujours hier, le gouvernement malien a pressé les mouvements du Nord de parapher cet accord, sous peine d’être soupçonnés d’implication dans les dernières attaques meurtrières dans le pays ce week-end.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a appelé les rebelles touaregs à signer d’ici la fin du mois un accord de paix « qui les distingue des groupes jihadistes qui continuent à mener des attentats dans le pays ».
Le temps n’est pas avec nous », a-t-il-dit. Pour nous, leurs hésitations donnent un espace aux mouvements terroristes qui essayent d’occuper l’espace et dont l’objectif est clair : « faire dérailler le processus ». Enfin le ministre Français des affaires étrangères a déploré qu’ à « quelques mètres de la paix, des forces qui lui sont hostiles, essaient d’intervenir pour casser cette perspective ».
Les leaders des groupes armés de la coordination, les chefs traditionnels et les représentants de la société civile se sont retrouvés aujourd’hui à Kidal. Ils vont tenter de trouver une position commune sur le projet d’accord de paix, déjà paraphé par le gouvernement et la plate-forme. Pour la coordination, la menace terroriste reste permanente et les récentes attaques terroristes visent, selon elle, à faire échouer le processus en cours.
Attayoub Ag Bettaye membre de la commission d’organisation de la rencontre joint par Intalla Ag Bilal.
« Il faut reconnaître que le contexte est très particulier. Il reste à savoir quelle sera la position des représentants, ou de la direction de la coordination. Pour le moment, on ne peut donner aucune réponse puisqu’on attend la fin des concertations pour savoir la décision finale. La menace terroriste est toujours imminente, les poses de mines, les jets d’obus sont devenus des choses ordinaires. Et on sait déjà que ceux qui font ces actions ont un objectif très clair : c’est chercher à faire échouer les négociations, et dire que se sont eux qui tiennent la clé des acteurs principaux. Donc, si eux ils ne sont pas impliqués dans le processus, il ne va jamais aboutir. Mais je ne pense pas que ça va avoir un impact sur le processus».