Le document final proposé par la médiation à Alger comporte 67 articles et 3 annexes relatives à la période intérimaire, à la défense et à la sécurité, et aux actions et projets de développement du nord.
Dans sa synthèse, la médiation a abordé toutes les questions faisant débat notamment sur l’appellation des régions du nord, le statut politique et les questions de sécurité.
La médiation en actant l’appellation « Azawad » pour le nord reconnaît aussi le droit des autres régions à porter les noms qu’elles souhaiteront retenir à l’avenir.
Dans le texte, pas de référence au fédéralisme mais à « une architecture institutionnelle » fondée sur la création de conseils régionaux élus au suffrage universel et la mise en place d’une haute assemblée. Cette décentralisation renforcée sera accompagnée d’un transfert de 30% des recettes budgétaires de l’état vers les régions d’ici deux ans.
Dans le domaine du cantonnement, le texte fixe un calendrier de deux mois pour la mise en place du processus de désarmement. Parallèlement, des patrouilles mixtes seront mises en place. L’armée malienne, « incluant un nombre significatif de personnes originaires du nord » devant également être redéployée dans le septentrion dans les mêmes délais.
Dans son annexe deux, la synthèse de la médiation prévoit un mécanisme intérimaire pour permettre l’adoption des textes législatifs nécessaires à l’accord. Parmi les premières mesures, la révision de la loi électorale pour permettre la mise en place des organes prévus par l’accord.
Après la remise du document de synthèse de la médiation aux différentes parties, les rencontres se sont poursuivies à Alger. Ce matin, le médiateur algérien a reçu successivement les parties pour écouter leurs réactions. C’est la Plate-forme des groupes armés qui a été reçue en premier. Si elle se dit « globalement satisfaite » du document, elle a toutefois émis des réserves qui doivent être prises en compte, selon elle, lors de la signature définitive du document.
Le porte-parole de la Plate-forme, Me Harouna Toureh au micro de notre envoyé spécial à Alger, Issa Fakaba Sissoko.
« Globalement, j’insiste là-dessus, cet accord nous paraît positif. C’est en ce sens que nous lui prêtons les vertus que nous attendons d’un accord. Nos observations sont pour le moment des observations parfois de pure forme, mais surtout une des observations majeures concerne le fait qu’un des maillons essentiels de la plate-forme n’a pas été nommément désigné dans l’accord. Je parle de GATIA. Je parle également du Mouvement Populaire pour le Salut du Nord, qu’on appelle le MPSA. Je parle également de nos frères qui nous ont rejoint. Je parle du colonel Hassan, de Ali ould Hamaha et d’autres frères. Nous avons souhaité que dans cet accord, conformément à l’accord de Ouaga, qu’il soit écrit, qu’il soit nommé tous les mouvements et toutes les parties prenantes existant au moment de la signature de l’acte ».
Le gouvernement malien, s’est félicité aujourd’hui du document de synthèse de la médiation. Son chef de délégation, estime qu’il prend en compte « les lignes rouges » fixées par Bamako.
Le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop au micro de Issa Fakaba Sissoko.
« Ce qui est proposé ici est articulé autour de ce qu’on appelle la libre administration des collectivités dans le cadre d’un État unitaire. Et nous pensons que le projet d’accord qui nous a été soumis s’inscrit très clairement dans le cadre des lignes rouges qui ont été tracées par le Président de la République et qu’il ne sera en aucune manière possible pour nous de nous engager sur une voie d’une fédération ou une quelconque autonomie. Et que l’intégrité territoriale du Mali, le caractère unitaire de l’État, sa forme républicaine et laïque soit préservée en toutes circonstances. Toutes ces lignes sont clairement observées dans le document. Mais au delà de ça, il y a aussi une offre politique, une offre en matière de développement et de défense qui permet à tous les maliens et toutes les maliennes de se retrouver. En particulier les populations vivant dans les régions septentrionales pour pouvoir travailler ensemble pour la paix ».
La coordination de son côté, estime que la synthèse de la médiation est globalement acceptable. Mais qu’il faut d’avantage expliqué certaines parties du document. Selon l’un de ses responsables, » la coordination est prête à faire des compromis ».