Le maire d’une commune du nord du Mali dans la région de Gao est décédé hier de blessures subies dans une embuscade au cours de laquelle son fils est mort.
La mort d’Aroudeyni Ag Hamatou, maire d’Anderaboucane, survient alors que la mission des Nations unies au Mali a fait part de son inquiétude quant aux atteintes aux droits de l’homme et aux violations du cessez-le-feu entre factions rebelles et factions pro-gouvernementales.
Selon les autorités maliennes, Ag Hamatou est mort alors qu’il était évacué par les Nations unies vers Bamako pour y recevoir des soins. Son fils a péri et son chauffeur a été blessé dans une embuscade tendue le 1er janvier par des inconnus entre Ménaka et Anderaboucane, dans la région de Gao. « Le gouvernement réitère son engagement à punir les responsables de ces crimes et à lutter contre toutes les formes de terrorisme, pour rétablir la paix et la sécurité dans l’ensemble du Mali », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Le gouvernement malien a tenu une série de sessions de pourparlers de paix avec les groupes rebelles qui ont pris leurs distances avec les islamistes. Mais la mission de l’Onu a déclaré vendredi avoir constaté un certain nombre d’affrontements dans les régions de Gao et de Tombouctou, qui minent le cessez-le-feu en vigueur.
Pour le chef de la mission de l’Onu, David Gressly, toutes les parties impliquées dans les négociations de paix ont la responsabilité de garantir que le cessez-le-feu tienne bon, afin que la session finale de négociations à Alger puisse aboutir.
Selon ses amis et proches collaborateurs Aroudeyni Ag Hamatou était un homme très loyal et sociable qui s’est toujours mis au service de son pays.
Intilhamte Ag Erzaye, directeur de cabinet au gouvernorat de Kayes, ami du défunt est joint par Faty Yattara.
« C’est un grand pilier de notre terroir qui est tombé. C’est quelqu’un qui s’est mis au service de son pays, son terroir bref au service de ses semblables. C’était un patriote convaincu. Son action s’est toujours inscrite dans l’unité du pays. Il était très écouté. Et il faisait ombrage aux intégristes. C’est ce qui faisait de lui une cible privilégiée. Nous demandons à la communauté internationale et le gouvernement du Mali d’occuper le terrain et de matte fin à ce laisser aller qui n’a que trop durer ».