L’assemblée nationale a voté hier jeudi le projet de loi de finances 2015.
Le projet présente un déficit de plus de 70 milliards de francs CFA contre plus de 146 milliards FCFA dans le budget rectifié de septembre 2014.
Une réduction qui s’explique par la baisse de certaines dépenses de l’administration et des pouvoirs publics.
C’est par un vote de 116 voix pour, 20 contre et aucune abstention que les députés ont adopté le projet de loi.
Les ressources du budget 2015 s’élèvent à 1.714,532 milliards contre 1.660,087 milliards dans le budget rectifié de septembre, soit une hausse de 3,28%. Une hausse qui s’explique par l’accroissement des recettes du budget général.
Quand aux dépenses, elles connaissent une réduction de -1,17%. avec la part belle aux pouvoirs publics et à l’administration centrale dont les dépenses connaissent une réduction de près de 20 milliards FCFA. Cette diminution s’explique selon le ministre des finances par la baisse des dépenses du budget général qui passent de 1.705,296 milliards à 1 692,761 milliards en 2015 soit -0,74%
Cependant, le budget 2015 prévoit une augmentation des dépenses au titre des salaires. Selon le ministre des finances, une cinquantaine de milliards de FCFA est prévue pour l’équipement des Forces armées.
Le texte du ministre des finances est bâti sur des perspectives macroéconomiques favorables en raison de la bonne pluviométrie enregistrée lors de la dernière campagne agricole. Il compte également sur le dynamisme du secteur du BTP, des services ainsi que les concours des partenaires techniques et financiers.
Le groupe parlementaire de l’opposition a voté contre cette loi de finances de 2015, qu’elle trouve irréaliste.
Pour l’opposition ce budget 2015 est précipité. Selon Seydou Diawara, membre du groupe Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD), « cette loi des finances n’est basée sur aucune politique de développement claire et beaucoup de préoccupations de la république y sont ignorées ».
Il a été joint par Sékou Gadjigo
« Tout d’abord nous constatons que ce budget ne repose pas sur une politique de développement assez claire par rapport à tous les engagements qui ont été pris. C’est également le manque de sincérité et de prévisibilité dans certains types de dépenses. Je crois que c’est pour toutes ces raisons que le groupe VRD (Vigilance républicaine et démocratique) n’a pas donné sa caution à ce budget qui pour nous semble être précipité parce qu’il y a beaucoup de préoccupations de la république qui n’ont pas été intégrées dans ce budget. Et déjà on annonce un collectif en mars 2015, ça veut dire qu’on n’a pas suffisamment recensé toutes les préoccupations et les définir en plan d’action et de même sur les ressources à y consacrer »
L’économiste Cheickna Bounagim Cissé n’est pas du même avis que l’opposition. Selon lui, le budget a été élaboré avec une grande qualité. Cependant, l’économiste note quelques incertitudes sur ce budget de 2015.
Il a été joint par Sékou Gadjigo
« Dans cette loi de finance, la discipline budgétaire a prévalu, le déficit a baissé de moitié, il y a un certain nombre de dépenses qui ont été encadrés Et il y a dans le cadre de ce budget des investissements importants qui sont créateurs de valeur ajoutée et qui pourraient s’ils sont bien utilisés permettre la relance économique. Il semblerait que les institutions internationales comme le FMI ont jugé ce budget sérieux et crédible. Mais il y a un certain nombre d’incertitudes telles que la chute du prix de l’or, principale recette d’exportation de notre pays et celle du coton également. En plus de cela il y a la situation politico-sécuritaire notamment le problème du nord. Et in fine le front sanitaire avec la fièvre Ebola qui, lorsqu’elle n’est pas maîtrisée peut aussi ébranler les hypothèses ».