A quelques semaines de la reprise des négociations entre le gouvernement du Mali et les groupes armés, la tension monte entre les groupes armés au nord du pays. Cette semaine des attaques ont eu lieu dans plusieurs localités. Les mouvements de la plate forme et ceux de la coordination se renvoient la responsabilité de ces attaques.
Depuis quelques jours le nord connaît un regain de tension entre différents groupes armés qui contrôlent cette partie du pays.
Hier 24 décembre, un groupe d’assaillants a fait irruption dans un village de la commune de Ber située à 30 kms de Tombouctou, mettant à sac plusieurs boutiques. Selon la branche rebelle du mouvement arabe de l’Azawad qui contrôle cette zone, le GATIA un groupe armé touareg pro-malien serait à l’origine de cette attaque.
Deux jours plutôt la commune de Bamba, dans la région de Gao a fait l’objet d’une attaque menée par des hommes armés. Plusieurs véhicules et des tonnes de marchandises avaient été emportés par les assaillants accusés d’appartenir au MAA dissident.
Selon notre correspondant à Kidal, des renforts des différents mouvements ont rallié ce matin la région de Tombouctou pour prêter main forte à leurs unités.
Un risque d’embrasement dans les prochains jours, n’est donc pas à écarter au moment où les négociations entre le gouvernement et les mouvements armés vont bientôt reprendre à Alger.
Les affrontements répétés entre les groupes armés dans le nord sont des luttes d’influence. C’est en tout cas ce que pense le juriste-chercheur Dramane Diarra. Selon lui, c’est pour avoir plus de poids dans les négociations d’Alger que ces escarmouches surviennent à l’approche des différentes étapes des pourparlers.
Il a été joint par Sékou Gadjigo.
« Ce n’est pas du tout surprenant, tout simplement parce que si vous vous souvenez un peu lors de la création du GATIA (Groupe d’auto-défense touareg imghad et alliés), il y avait eu déjà un accrochage entre ce groupe et les éléments du MNLA. Comprenez ici qu’il s’agissait tout simplement d’un marquage de territoire entre ces groupes. Et aujourd’hui nous n’avons pas quitté cette considération. Ces groupes ont tous envie de se manifester, de marquer leur territoire. Donc il y a une lutte d’influence entre ces groupes-là aujourd’hui. D’une manière plus générale vous pouvez constater qu’à l’amorce de chaque phase de négociations, il y a des escarmouches dans le nord. On remarque cette tendance à voir le feu couver. Donc nous sommes dans cette posture là. Ce regain d’affrontement participe de cela pour avoir plus de poids au niveau des négociations. Mais il y a aussi l’instinct de survie parce qu’il n’y a aucune espèce de confiance entre ces différents groupes »