Conditions difficiles pour les réfugiés maliens se trouvant encore au Niger. Ils sont repartis dans cinq camps à travers le pays. À Niamey, ils sont plusieurs milliers de réfugiés vivant dans « des conditions très difficiles », selon le secrétaire général du bureau des réfugiés maliens. Victimes de l’insécurité dans leurs localités d’origine, ils vivent de case en case et sont souvent considérés comme des « sans domiciles fixes ». Ils interpellent les autorités face à leurs conditions. Au camp de Niamey, une équipe de Studio Tamani a rencontre ces Maliens refugiés.
« Nous vivons dans des conditions de vie très précaires », nous explique AGDID Ag Amali sans détour. Pour le secrétaire général du bureau des réfugiés maliens à Niamey, « être refugiés dans ce camp, c’est vivre le calvaire au quotidien ».
« Il n’y a pas de camps ici. On est dispersé à travers la ville. Une personne qui a une cour vide peut te le donner pour faire une case en attendant que le propriétaire soit prêt. Dans ce cas, il te demande de quitter à tout moment », regrette AGDID Ag Amali, Secrétaire général du bureau des réfugiés maliens à Niamey.
Ousma Maoudé a déménagé sept fois. Il dénonce les conditions dans lesquelles ils vivent. Face à leur situation, Ousma Maoudé sollicite l’aide des autorités maliennes, et crie sa colère : « ce sont les gens qui nous donnent des terrains. Parfois, on ne fait qu’un mois, ils nous chassent. On est fréquemment dans la rue avec des enfants. Il n’y a pas de logement. Il n’y a rien. On est très fatigué »
Selon le secrétaire général du bureau des réfugiés AGDID Ag Amali, le soutien du HCR Haut Commissariat pour les réfugiés est limité. Dans l’année, le HCR leur donne environs 75 mille franc pour la construction de leur case et 12 mille francs comme frais de scolarité de chaque enfant. Le reste est à leur charge. AGDID Ag Amali. « Le HCR à Niamey est différent des autres camps à l’extérieur. Ici on ne donne pas à manger. Pour l’année, il te donne l’argent de case. Celui qui a une grande famille ils peuvent te donner 60 mille Francs ou 75 mille francs », témoigne Agdid Ag Amali. Le Secrétaire général du bureau des réfugiés d’ajouter : « pour avoir de la nourriture, parfois tu en trouves, d’autres fois non. Si tu ne vends pas un de tes objets, tu dormiras affamer. Si quelqu’un est malade, c’est tout un tas de problème. Car ils te demanderont d’aller te soigner d’abord, ensuite on rembourse. Cela est aussi fatiguant ».
Ces réfugiés maliens souhaitent retourner au Mali dès le rétablissement de la sécurité dans leurs localités.
Pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, HCR, la multiplication des crises a rendu la prise en charge des réfugiés plus difficile. Selon Benoît Morono, chargé des relations extérieures au HCR, la baisse de la contribution des bailleurs pourrait aussi expliquer cette « difficile prise en charge « , dont le critère s’appuie sur la vulnérabilité d’abord. Aussi, ajoute-t-il, dans un contexte urbain la distribution alimentaire et autres formes de prises en charge sont difficiles à maîtriser. Le responsable du HCR estime à plus de 55 mille le nombre de réfugiés maliens au Niger, dont plus de 4000 à Niamey.
Au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso, des milliers de Maliens ont fuit leurs localités depuis la crise de 2012. Ces pays frontaliers font face au terrorisme dans le Sahel. C’est dans ce contexte que le sommet de l’Union africaine se tient à Niamey. Au cœur des discussions : la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Pour le ministre malien des Affaires Etrangères, la situation d’insécurité qui prévaut dans certains pays africains nécessite le renforcement des coopérations, plus particulièrement entre le Mali et le Niger.
Tiébilé Dramé est Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale :