En visite dans les pays du G5 Sahel depuis jeudi dernier, les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU étaient aujourd’hui au Burkina Faso. Au Mali, ils se sont rendus dimanche au poste de commandement de la force G5 Sahel, à Sévaré. Cette force conjointe, formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, doit lancer sa première opération à la fin du mois, mais la question du financement fait toujours débats. Pour certains observateurs, cette mission dans le Sahel a d’abord une dimension diplomatique.
L’objectif de cette visite était de s’enquérir de l’évolution de la mise en place de la Force ainsi que des avancées enregistrées. Selon le commandant de la force conjointe, le général Didier Dacko, le G5 Sahel a besoin d’« un appui politique fondamentalement d’abord », mais aussi « un accompagnement en termes d’équipement et de formation ».
L’officier malien estime qu’au rythme où vont les choses, la Force pourrait « atteindre la capacité opérationnelle maximale dans quelques mois, en 2018 ». Mais à condition, ajoute-t-il, d’obtenir les soutiens nécessaires.
Forte de 5 000 hommes la force conjointe des pays du G5 Sahel aura pour mission de combattre le terrorisme et les trafics de tout genre dans le Sahel.
Les premières opérations de la Force sont annoncées pour la fin de ce mois, alors que plus de trois quarts de son financement ne sont pas encore disponibles. L’ambassadeur français et chef de la délégation ont appelé samedi à Bamako la communauté internationale à apporter son soutien aux Africains dans la lutte contre le terrorisme. Une réunion ministérielle sur le soutien au G5 Sahel est prévue le 30 octobre à l’ONU, ainsi qu’une conférence des donateurs le 16 décembre à Bruxelles.
Selon l’ambassadeur Français à l’ONU François Delattre, la communauté internationale et surtout le conseil de sécurité ont « la responsabilité morale » d’apporter leur soutien aux Africains dans la lutte contre le terrorisme. Pour le diplomate français, « la lutte contre la menace terroriste concerne tout le monde ».
François Delattre :
Alors que les premières opérations sont attendues à la fin de ce mois, la force G5 Sahel doit faire face au défi du financement. Moins de la moitié des 423 millions d’euros a été mobilisés pour le moment. Les États unis sont réticents à contribuer au financement de la force. Pour certains observateurs, la mission du Conseil de sécurité dans le Sahel a une dimension diplomatique et peut contribuer à faire changer de position l’administration Trump.
Pr. Clément Dembélé, politologue :