Loi des finances 2018 : la sécurité et l’accord d’Alger font grimper le budget
Le projet de budget sera débattu ce lundi par les députés

Loi des finances 2018 : la sécurité et l’accord d’Alger font grimper le budget

Le budget de l’Etat malien pour l’exercice 2018 s’élève à 2.330 milliards de FCFA, soit une hausse de 8,7% par rapport à 2017. Le projet de loi des finances a été adopté mercredi en Conseil des ministres et devrait être soumis aux députés lundi prochain. Il prévoit plusieurs « innovations », selon le ministre des finances. Dr Boubou Cissé justifie l’augmentation de ce budget par la prise en compte des questions sécuritaires et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Le taux de croissance pour cette année est estimé à 5,3%. Selon le ministre des finances, le gouvernement espère mobiliser au titre de l’exercice 2018, 1000,9 milliard de francs CFA de recettes. Ainsi, le déficit sera financé par les appuis budgétaires extérieurs et la mobilisation de l’épargne par le biais des titres de créance émis par le Trésor public.
Sur les 2330 milliards du nouveau budget, 106 milliards de francs CFA seront consacrés à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger contre 60,5 milliards de FCFA en 2017. Au moins 45 milliards seront investis pour l’organisation des élections de 2018.

Au total quatre innovations sont apportées à ce nouveau budget, dont la première vise à répondre aux exigences de l’UEMOA, qui veut une présentation de budget en mode programme.
Après son adoption en Conseil des ministres, le projet devrait être soumis à l’Assemblée nationale ce lundi. Les débats s’annoncent houleux, notamment entre majorité et opposition.
Selon certains économistes, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, l’opérationnalisation des nouvelles régions du Nord et les engagements internationaux sont autant de raisons qui expliquent l’augmentation du budget national. Ils estiment aussi que le Mali dispose de ressources pour faire face à toutes ces dépenses. Toutefois, certains économistes pensent que l’accent devrait être mis sur la gestion décentralisée des ressources.
Abdoulaye Niang, économiste, chercheur au Centre « Sènè » :

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