Deux partis membres de la majorité présidentielle au Mali ont demandé un report du référendum sur un projet de révision de la Constitution prévu le 9 juillet. L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara par ailleurs président du parti Yéléma et l’ancien ministre Me Mountaga Tall du Congrès d’’initiative démocratique, CNID, ont appelé à « reporter la date du référendum pour calmer la situation ». Au même moment plusieurs manifestations sont prévues contre le projet.
« Nous appelons à surseoir au référendum prévu le 9 juillet, par souci d’apaisement. C’est important pour la paix sociale », a déclaré l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Les opposants au projet de texte estiment qu’il donne trop de pouvoirs au président de la République. Selon eux, il est impossible d’organiser le référendum dans le Nord du Mali en raison notamment de l’insécurité qui y prévaut. Cette insécurité est liée aux attaques jihadistes, malgré la présence de l’armée et des forces internationales.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta reçoit depuis lundi des personnalités, dont des responsables d’institutions, des chefs religieux et de partis politiques, pour des discussions sur le référendum.
Le projet de révision constitutionnelle a été adopté en mars dernier en Conseil des ministres, et approuvé ensuite par l’Assemblée nationale. La campagne référendaire est prévue du 23 juin au 7 juillet.
Plusieurs manifestations ont déjà été organisées contre ce référendum, dont la dernière a eu lieu samedi à Bamako. Cette marche, organisée à l’appel de l’opposition et de plusieurs organisations de la société civile, a réuni des milliers de manifestants.
La demande d’une deuxième lecture du projet de texte par certains partis politiques de la majorité traduit la division au sein du clan présidentiel, estiment des observateurs. Selon eux, l’évolution des concertations entre le chef de l’Etat et les forces vives pourraient aboutir à un report, dont le président de la République pourrait être « le grand gagnant ».
Alexy Kalembry est éditorialiste au quotidien « Les Echos » :