La deuxième réunion de haut niveau du comité de suivi de l’accord d’Alger se tient aujourd’hui à Bamako. Elle réunit les leaders politico-militaires des mouvements signataires de l’accord de paix mais aussi les ministres des pays impliqués dans le processus de paix au Mali. L’objectif, est d’insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix.
Tous les représentants des groupes signataires de l’accord pour la paix sont à Bamako pour cette deuxième rencontre de haut niveau du comité de suivi de l’accord d’Alger.
Cette réunion qui avait été réclamée à plusieurs reprises par les groupes armés notamment ceux de la Coordination des Mouvements Armés permettra d’insuffler une nouvelle dynamique. Tout comme le gouvernement, la médiation algérienne a dénoncé la lenteur et la confusion qui règnent autour de l’application de l’accord.
Certains responsables de groupes armés espèrent qu’à l’issue de cette réunion des questions importantes notamment celles de l’inclusivité seront réglées. Et que si le contraire devrait se produire, elle n’aurait servi à rein.
Dix-huit mois après la signature de l’Accord sa mise en œuvre reste confrontée à de nombreuses difficultés. Les parties signataires se rejettent la responsabilité du retard accusé dans le processus. Au même moment, la situation sécuritaire se détériore et les attaques terroristes se multiplient.
A travers cette rencontre, le gouvernement souhaite une accélération de la mise en œuvre de l’accord pour la paix. Selon le ministre des affaires étrangères, « la situation sur le terrain appelle à l’urgence ».
Abdoulaye Diop est au micro de Mariam Maïga
« L’accord, depuis sa signature a rencontré des avancées notables dans le cadre du renforcement de l’intégrité territoriale du Mali, mais aussi de son unité nationale. Nous savons aussi qu’il y a eu des difficultés dans le cadre de cette mise en œuvre, sachant que certaines des difficultés peuvent être inhérentes à tout processus de paix. Mais la difficulté majeure par rapport à la mise en œuvre a été le fait, surtout de la situation sécuritaire sur le terrain qui n’a pas permis de mettre en œuvre les dispositions de l’accord conformément à ce qui a été convenu. C’est pourquoi, le gouvernement du Mali souhaite que la présente rencontre ici, puisse permettre à toutes les parties prenantes de pouvoir procéder à une évaluation de la mise en œuvre de cet accord. Mais aussi que nous puissions déboucher sur une accélération de la mise en œuvre de cet accord au bénéfice de l’ensemble des Maliens ».
La médiation Algérienne se dit optimiste pour l’issue de cette rencontre. Selon elle, cette session permettra de donner « une impulsion décisive à l’application de l’accord pour la paix ».
Ramtane Lamamra représentant de la médiation Algérienne est au micro de Mariam Maïga
« Nous avons le devoir, mais aussi la volonté de réussir ensemble cette magnifique action de paix, de réconciliation. Depuis maintenant près de 20 mois, beaucoup de choses non quantifiables, si je puis dire, se sont réalisées en termes d’apprentissage. Nous travaillons ensemble avec dévouement, et d’engagement vers l’esprit et la lettre de l’accord issu du processus d’Alger, sans doute par des étapes incomplètes, peut-être des réalisations imparfaites, nous avons quand même matérialisé, nous avons concrétisé cette vérité selon laquelle, tous, nous sommes attachés à cet accord et nous n’y voyons pas d’alternatives. C’est pourquoi la réunion d’aujourd’hui qui est la 2e réunion ministérielle a, quelque part, valeur de réunion extraordinaire, puisque nous avons bon espoir qu’à l’issue de cette réunion, nous aurons donné une impulsion décisive à notre action collective pour la mise en œuvre de l’accord ».