Aujourd’hui 22 septembre 2016, le Mali célèbre 56 ans d’indépendance. La cérémonie a été marquée par le dépôt de gerbe de fleurs au monument de l’indépendance à Bamako, suivi de la prise d’armes à Kati. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, dans son intervention hier soir sur la télévision nationale, a mis l’accent sur la sécurité et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Ibrahim Boubacar Keïta au micro de nos confrères de l’ORTM :
« La commémoration du 22 septembre constitue un moment privilégier de réflexion sur les défis qui se présentent à nous. Trois parmi eux révèlent à mes yeux une importance singulière : celui de l’établissement de la paix et de la sécurité, celui de la préservation de la cohésion nationale et celui de la prise en charge de la demande sociale. Je comprends l’impatience de nos compatriotes qui auraient souhaité voir l’accord conduire ces effets plus rapidement. Mais je voudrais rappeler, que le chemin vers la paix et la sécurité est sinueux. Nous devons avoir le courage de tirer des enseignements irresponsables des épisodes douloureux tels que ceux survenus récemment à Nampala et à Boni. Dans la guerre que nous avons engagés contre le terrorisme et les bandits armés, nous devons faire notre l’impératif de vigilance absolue et réduire la part d’erreur dont pourrait tirer avantage l’ennemi. L’élaboration en cours d’une loi d’orientation de programmation de la sécurité (LOPS) améliorera notablement la gestion du personnel, des équipements et des infrastructures. Bientôt sera mise en œuvre un plan globale d’action couvrant plusieurs secteurs. Ce plan a pourobjectif la sécurisation, la stabilisation et le renforcement de la cohésion dans toutes les zones de notre pays connaissant un niveau préoccupant d’insécurité et de manœuvre de déstabilisation ».
La majorité reconnait que les temps sont durs en ce moment pour le pays. Ce qui explique selon elle la timidité de la fête de l’indépendance ces derniers temps. Elle se dit optimiste par rapport aux années à venir.
Boubacar Sissoko député de la majorité est joint au téléphone par Adama Amadou Haidara.
« Aujourd’hui, il faut reconnaître qu’au Mali nous sommes à l’épreuve. La situation cette année, c’est très dure. La sécurité a l’intérieur est sérieusement menacée. Mais l’espoir est permis avec les différentes lois, avec la volonté politique. Il faut sauvegarder la souveraineté. Il faut maintenir la sécurité intérieure. Il faut répondre à la demande sociale ».
Le Président IBK est au pouvoir, il y a trois ans, le 22 Septembre se fête sous tension ?
« C’est indépendant de notre volonté. La situation sécuritaire du Mali, tout le monde le sait, c’est un sujet très préoccupant; mais qui dépasse aujourd’hui les capacités de notre gouvernement. Nous sommes entrain de tout faire pour vraiment la ressoude au tant bien que mal. Je suis très optimiste, le 22 Septembre 2017 se fêtera sur toute l’étendue du territoire national, je l’espère avec la souveraineté retrouvée ».
Selon l’opposition, l’avènement de la troisième république avait suscité beaucoup d’espoirs du point de vue du progrès social et démocratique. Maitre Boubacar Karamogo Coulibaly, vice président de l’Union pour la république et la démocratie.
« La troisième république est celle du renouveau et du départ, parce que le peuple s’est libéré de la dictature militaire et on est allé à la démocratie. L’actuel gouvernement qui rejoint la deuxième république, c’est vrai que c’est un régime qui est arrivé dans des conditions difficiles mais qui malheureusement, également n’a pas pu peser sur son environnement, n’a pas pu transformer, il le sait, par l’incompétence des gouvernements que le président de la république a appelé aux affaires. J’attends deux choses du président de la république. La première est de dire j’ai compris, j’avais pas la solution, je n’arrivais pas à faire bouger les choses, les lignes. Dans les jours et semaines à venir nous allons entreprendre ensemble entre fils de ce pays là, nous retrouvés pour décider ensemble de la voie à suivre pour sortir de la crise. J’attends qu’il dise aux maliens, c’est ensemble qu’on le fera, moi seul je ne peux pas, parce que ce n’est pas en un seul jour que le Rome s’est fait ».
A Kidal, la fête d’indépendance du Mali n’a pas été célébrée. La population a plutôt marché pour montrer son mécontentement dans le retard acquis dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix.