Gamou sort t-il de son silence ? Dans une publication sur la page facebook du groupe d’autodéfense des touaregs imghades et alliés, le général aurait affirmé son appartenance au mouvement. Il précise également ses intentions.
« Je suis Gatia et je ne l’ai jamais caché », aurait déclaré le général Elhaj Gamou sur la page facebook du Gatia. Si cette déclaration était confirmée, le général Gamou se positionne comme le leader du groupe d’autodéfense des touarègues Imghades et alliés et prouve également qu’il a un pied dans l’armée régulière et un autre dans un mouvement armé. Dans cette déclaration, le général tient également un discours politique. A l’endroit des groupes armés rebelles ; il dit ceci : « le Mali ne sera pas divisé, je suis Malien ». Il poursuit : « Tant que je suis vivant, les conspirateurs n’arriveront pas à leurs fins. Et après ma mort, j’ai préparé des hommes pour défendre l’intégrité territoriale du Mali ».
Au sujet de ses rapports avec l’armée malienne, il précise : « Toute l’armée du Mali est derrière moi, toutes couleurs confondues ».
Concernant les tensions qui l’opposent aux combattants de la CMA dans la région de Kidal, Gamou annonce que : « Là où je me trouve avec mes hommes, nous ne bougerons plus d’un iota ».
Pour certains observateurs, si cette déclaration de Gamou se confirmait, elle ne doit pas être prise à la légère. Selon eux, « cela créera une nouvelle situation extrêmement dangereuse ».
André Bourgeot est chercheur au CNRSS de Paris, spécialiste des questions de sécurité au sahel. Il est joint au téléphone par Adama Amadou Haidara.
« Il est très claire, il dit qu’il intervient au nom du maintient de l’intégrité territoriale implicitement accusant la France et la communauté internationale de ne pas aller dans le sens du maintient de l’intégrité territoriale. En tout cas ça crée une situation nouvelle extrêmement dangereuse. Mais à la lecture du communiqué, j’étais particulièrement impressionné par la fermeté et la détermination des propos que le général Gamou a tenu d’une part et d’autre, les accusations formulées à l’encontre de la communauté internationale, de la France et des autorités politiques maliennes. Donc je sens une très grande détermination qui peut être aussi porteuse de conflit armé auprès duquel il faut être vigilant. Et la troisième chose c’est que le général Gamou est membre quand même des Famas. Il faut attendre comment ce communiqué va être perçu par les autorités politiques, civiles et plus particulièrement de la part du chef de l’État. Je pense qu’il ne faut pas prendre ce communiqué à la légère ».