Une attaque a visé jeudi dernier le camp de réfugiés maliens de Tazalit à 180 km de la frontière malienne au Niger. Selon des sources locales, l’attaque est l’œuvre d’une vingtaine d’hommes armés non encore identifiés. Le bilan fait état de 22 soldats nigériens tués, 3 personnes, dont un réfugié, ont été blessées.
Selon une source locale, les assaillants s’exprimaient en tamasheq et en arabe. La même source précise qu’avant d’attaquer le camp, les assaillants avaient affirmé à des réfugiés rencontrés dans la brousse, qu’ils ne les visaient pas, leur objectif étant uniquement les soldats nigériens.
Après leur forfait, les assaillants ont pris la fuite vers le Nord-Ouest en direction du Mali, en emportant avec eux des armes, des munitions et un véhicule de l’armée nigérienne.
Il y a un mois, une attaque avait visé le camp de réfugiés maliens de Tabar-Barey, à environ 150 kilomètres de là. Trois civils avaient été tués.
Selon certains observateurs, cette énième attaque contre des camps de réfugiés pose la problématique de la porosité des frontières. Siaka Tiébilé Doumbia du Centre d’analyse politique économique et social, estime qu’il est urgent de prendre des mesures à la hauteur de la menace. Il est joint au téléphone par Idrissa Sako
« Il semblerait que les assaillants ont quitté le Mali pour le Niger. Une vingtaine de morts avec autant de dégâts matériels, cela suppose d’abord que l’attaque a été très bien organisée. Tout cela suppose également que l’organisation de l’attaque a été très bien articulée, ça c’est lié au caractère transversal même du danger qui secoue cette partie. Aucune frontière ne constitue un obstacle. Du Nigéria on attaque le Niger, du Mali on attaque le Niger, la Libye est dans une situation chaotique et donc par conséquent qu’est qu’il faut faire ? Il faut prendre des mesures à la hauteur du danger, mettre l’accent sur la sécurité autour de ces camps non seulement en hommes, mais aussi en équipement par ce que la seule chose qu’on peut faire c’est de prévenir ces genres d’attaques et ensuite il faut équiper matériellement avec des moyens visuels, des moyens aériens afin qu’on puisse voir à distance certaines activités pour prendre des mesures de prévention ».
Malgré nos tentatives, aucun réfugié Malien du camp de Tazalit n’a voulu témoigner.