La 9ème réunion du Comité de suivi de l’accord, qui devait s’ouvrir aujourd’hui à Bamako, a été reportée aux 2 et 3 juin prochains. Les délégations parties à Alger la semaine dernière pour de nouvelles discussions sont toujours sur place . A Alger, les discussions se déroulent à huit clos et très peu d’information filtrent des échanges.
La réunion d’Alger intervient alors qu’il y a quelques jours les groupes armés de la CMA et de la Plateforme ont suspendu leur participation au sous-comité politico-institutionnel. Des divergences sont apparues avec le gouvernement, autour de la mise en place des autorités intérimaires. Une question préalable, selon les groupes armés au cantonnement et à la démobilisation des combattants.
Les mouvements armés reprochent au gouvernement » le manque de volonté à trouver des solutions consensuelles » à la mise en place de ces des autorités intérimaires et « dans la suite de la mise en œuvre de l’accord « . Ce que récuse le gouvernement, pour qui les groupes armés font » une mauvaise interprétation » du texte.
La rencontre qui se déroule à Alger a donc pour but essentiel de lever les nouveaux blocages dans la mise en œuvre de l’accord . Le retard pris dans le démarrage des travaux de cette médiation a impacté l’ouverture de la 9ème réunion du Comité de suivi prévue ce matin à Bamako. Cette réunion a été reportée aux 2 et 3 juin prochains. A Alger, très peu d’information filtrent des échanges, qui se tiennent à huit clos.
Un an après la signature de l’accord pour la paix et réconciliation, sa mise en œuvre fait toujours face à de nombreux obstacles. Au Nord, plusieurs localités sont désormais confrontées à la recrudescence de la violence. En moins de dix jours, trois attaques ont visé l’armée malienne et les casques de la Minusma, faisant plus quinze morts. Pour de nombreux observateurs, la recrudescence des attaques au Nord est la conséquence du « retard dans la mise en œuvre de l’accord ».
C’est dans ce contexte de blocage du processus que la « Coordination des associations pour la patrie » interpelle le gouvernement sur la situation des jeunes du sud du pays. Elle estime que la jeunesse de ces régions est défavorisée dans le processus de la mise en œuvre de l’Accord de paix. La coordination prévoit d’organiser des manifestations si ses préoccupations ne sont pas prises en compte.
Mamadou Sidibé est le président de la Coordination des associations pour la patrie. Il est au micro de Siaka Z. Traoré :
« Les maux dont souffrent les régions Nord sont les mêmes maux dont souffrent les régions Sud du Mali. Les indices de développement étaient aussi obscures au Nord comme au Sud. Il y a des milliers de jeunes qui sont sans emploi, qui n’ont même pas de perspectives et ce sont des gens qui sont pourtant demeurés républicains. C’est la majorité des jeunes qui sont lésés. Les jeunes des régions Nord sont toujours privilégiés dans cet accord là par rapport aux jeunes du Sud. Mais il y a des gens qui sont à leur énième intégration ou réintégration. Nous voulons un traitement égal. Est-ce que le gouvernement souhaiterait que les jeunes du Sud emboîtent le pas de ceux-là qui avaient pris les armes pour qu’ils soient écoutés. Je pense que non. Deux semaines après, s’il y a rien en faveur des jeunes du Sud, nous allons organiser des manifestations qui peuvent aller à des sit-in ou marches dans toutes les régions qui n’ont pas été prises en compte par le processus d’insertion ou de réinsertion. Nous pensons que d’ici là, le gouvernement reverra sa copie ».