La rencontre inter-communautaire de la région de Ménaka a débuté hier. Elle regroupe plus de 5 000 participants venus de toutes les communautés de la localité et des pays voisins, notamment le Niger. Les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation prennent part à cette rencontre et échangerons avec les communautés autour des préoccupations de la région.
Pour cette rencontre inter-communautaire, plusieurs thèmes seront débattus au cours des échanges, dont les mécanismes traditionnels de résolution et de gestion des conflits, la mise en œuvre de l’accord ainsi que la régionalisation. Pour les autorités de Ménaka, cette rencontre inter-communautaire se veut la tribune du dialogue et de la réconciliation.
Daouda Maïga est le nouveau gouverneur de la région de Ménaka. Il explique les enjeux et l’importance de cette rencontre :
« C’est une rencontre inter communautaire dont les initiateurs sont les ressortissants de Ménaka vivant à Bamako, d’autres à Ménaka, qui ont eu cette idée qui a fait boule de neige depuis novembre dernier avant de se concrétiser aujourd’hui. Avec la situation que vit la région, telle que vous connaissez, il est important que les gens se retrouvent, que les communautés parlent de leurs problèmes pour trouver des solutions. Les groupes armés dont les représentants sont à Ménaka participent également à cet effort de réconciliation, de paix, de développement et d’entente globale de la région. Il y a un thème qui concerne un peu les mécanismes de règlement de conflit de façon traditionnelle, où il y a un panel d’une dizaine de chefs de tribus et des chefs de tractions, qui expliqueront comment les conflits étaient résolus par le passé. Et quels sont les mécanismes traditionnels dont ils disposent et quels sont les leviers sur lesquels chacun des groupes sociaux peut agir pour avoir un climat social assez assaini. Donc, ça serait très important. Des femmes participeront aussi à ce panel, parce que vous savez que la femme est une pièce maîtresse de l’équilibre social en société pastorale en général, dans la société Tamasheq en particulier. Leur action, bien quelle ne soit pas au grand jour, est extrêmement importante dans la capacité de convaincre les hommes à aller vers un climat social plus apaisé ».
Selon les responsables de la plate-forme, le bureau national du mouvement « n’a pas été officiellement invité au forum de Ménaka ». Toutefois certains membres ont effectué le déplacement « à titre personnel ».Selon Firoun Maïga, membre de la plate-forme, « le bureau local de Ménaka est apte à participer au forum au nom de la Plate-forme ».
Quant à la CMA, elle n’a pas souhaité s’exprimer sur cette rencontre malgré nos différentes sollicitations.
Pour les responsables de la commission d’organisation, l’un des objectifs de la rencontre de Ménaka est de véhiculer le message d’ « un Mali un et indivisible ». Selon eux, chaque partie au conflit doit œuvrer à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Bouhainata Baby est membre de la Commission d’organisation de la rencontre. Il a été joint au téléphone par Imirana Kilou Maiga :
« L’objectif, c’est de faire savoir aux gens qu’aujourd’hui le Mali a signé un accord et qu’on doit accélérer la mise en œuvre dudit accord. Le deuxième point est que Ménaka est aujourd’hui une nouvelle région. Il faut que les gens comprennent qu’ils doivent être unis, être ensemble au sein de la République, pour que nous nous développions et émergions, que chacun comprenne qu’il n’y a qu’une seule République, que le Mali est un et indivisible et que chacun doit respecter les règles et les lois de cette République pour éviter désormais des problèmes. Tous les chefs de fraction, des différentes communes qui se rejoignent en cercle : Inékar, Tidermène et Andaramboukane, tout le monde est venu. Nous avons prévu plus de mille participants, mais on a plus de cinq mille participants. Parce que les gens ont compris qu’il faut être ensemble. Ils ont compris qu’il faut construire et développer. Il y aura l’intervention des mouvements : la CMA et la plateforme vont parler de leurs expériences. Tous les mouvements ont été représentés par leurs officiers militaires ».