Le conseil de sécurité a examiné hier la situation du Mali et notamment le renouvellement du mandat de la force, qui arrive à expiration fin juin. Le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a expliqué que le prochain mandat de la Minusma « doit nécessairement tenir compte du contexte sécuritaire actuel marqué par la recrudescence et l’intensification de la menace terroriste ».
Le secrétaire général adjoint des Nations Unies Hervé Ladsous a appelé à accélérer les efforts dans la mise en œuvre de l’accord de paix. Selon lui, les parties signataires doivent accélérer le processus de mise en œuvre de l’accord afin de favoriser le retour de la paix.
« Les choses restent trop lentes au regard des enjeux sécuritaires dans le Nord du Mali. Il est urgent de rendre rapidement fonctionnel le mécanisme opérationnel de coordination, de lancer les patrouilles mixtes qui joueront un rôle essentiel dans la sécurisation, le cantonnement et la démobilisation, et qui rendront les choses visibles vis-à-vis des populations. Je lance un appel au gouvernement et aux groupes armés signataires à créer les conditions de la mise en œuvre de ces mesures, et aux groupes armés, auxquels il appartient de fournir sans plus tarder les listes de leurs représentants au sein des commissions d’intégration et de DDR. Aussi, c’est très important, les listes de leurs combattants qui sont censés être enrôlés dans le processus de cantonnement ».
De son côté le gouvernement malien souhaite que la mission de l’ONU soit renforcée et s’oriente davantage vers une lutte active contre la « menace terroriste ». Cette demande a été adressée par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop à l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité.
Pour Abdoulaye Diop, le prochain mandat de la Minusma « doit nécessairement tenir compte du contexte sécuritaire actuel marqué par la recrudescence et l’intensification de la menace terroriste ».
Malgré une force de 12.000 hommes, la Minusma « peine à assumer pleinement son rôle de stabilisation du pays », a-t-il déclaré. Le ministre a aussi plaidé pour un plus grand soutien international à l’armée malienne, reconnaissant la réticence de l’ONU à s’engager elle-même dans des opérations anti-terroristes, et une meilleure coopération régionale.
« Le mandat de la Minusma concerne seulement le Mali alors que la menace est régionale sur l’ensemble du Sahel », a-t-il souligné. L’ONU fait valoir depuis le déploiement de la Minusma que les Casques bleus n’ont pas pour vocation de traquer les groupes extrémistes, laissant cette tâche aux forces françaises.
Devant le Conseil, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous a seulement promis « d’explorer avec l’Union africaine les moyens de renforcer la coopération dans le renseignement et le contrôle des frontières ».