La place de la femme dans la société africaine son autonomisation et l’égalité des sexes restent les grands défis du continent comme beaucoup d’autres régions du monde. Le Mali ne fait pas exception à ce constat. C’est pourquoi, la réflexion de la Journée internationale des droits de la femme est axée autour du thème: «50-50 d’ici 2030, franchissons le pas pour l’égalité des sexes».
Cette année, le Mali dans son souci d’atteindre les objectifs du développement durable a retenu le thème : « Égalité, genre et autonomisation de la femme ». Ce choix se justifie au regard de l’évaluation du rapport de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Beaucoup d’ efforts doivent encore être faits pour faire progresser la protection des droits des femmes pour qu’elles puissent participer au développement du pays.
Selon le dernier rapport annuel sur » l’écart entre les genres » publié par le forum économique mondial sur 109 pays étudiés 103 ont réduit les disparités entre hommes et femmes. Mais 6 ont connu une détérioration des perspectives offertes aux femmes. C’est le cas du Mali. Un contexte qui a sans doutes pesé lors de l’adoption par le parlement de loi relative à la place de la femme au sein de la fonction publique et de la représentation politique.
L’Assemblée Nationale a voté en novembre dernier un texte qui institue un quota de 30 pour cent dans l’accès aux fonctions nominatives et électives pour promouvoir le genre. Perçue comme le résultat d’une longue lutte des associations féminines, cette loi a été favorablement accueillie par les associations de défense des droits de la femme.
La Ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille estime que cette journée est l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés en faveur de l’épanouissement et de l’émergence de la femme dans le pays .
Sangaré Oumou Bah au micro de nos confrères de l’ORTM:
»Cette journée est non seulement l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés. Elle offre l’opportunité aux femmes de communiquer entre elles, partager les expériences, se former et s’informer. Proposer des actions concrètes pour leur autonomisation, et leur participation effective et efficiente dans les instances de prise de décision. Le gouvernement du Mali avec cette volonté politique s’est résolument engagé pour la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Et tout récemment avec la promulgation de la loi instituant des mesures pour la promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives. Il va sans dire que l’égalité entre les femmes et les hommes est à la foi un droit fondamental et un atout économique dans le cadre du développement durable d’un pays. »
Depuis 22 ans les experts évaluent l’autonomisation des femmes. Selon les responsables de ONU-Femmes Mali, de 2000 à maintenant les femmes maliennes ont fait des progrès dans ce domaine notamment les femmes rurales et les opératrices économiques.
Zan Fomba chargé de programme gouvernance, élection à ONU femme Mali. Il est au micro de Hawa Berthé:
« Depuis que le Mali a commencé à célébrer la journée internationale de la femme, la première au Mali c’était en 1994. et depuis lors on fait le point de façon périodique. Mais il y a plusieurs paramètres qui nous permettent de mesurer cela. Quand nous mesurons au départ des OMD, les Nations Unies s’étaient engagées pour la résolution et le développement durable en huit points. Le premier point était la réduction de la pauvreté. En 2000, le Mali était beaucoup en retard par rapport à cela. Plus de la moitié des maliens étaient pauvres. Et plus de 70 % de ces pauvres étaient des femmes. Quand il y a eu lieu d’évaluer on a trouvé que la pauvreté a régressé de plus de 60 % au départ en 2000. On est aujourd’hui à 43 %. Ça veut dire qu’on a fait quelques progrès. Aujourd’hui on peut dire, oui le progrès est là même si c’est timide encore. Le progrès qui est encore timide c’est par rapport à l’inégalité des sexes qui demeure encore un paramètre qui est lent ».
Le Gouvernement de la Suède soutient les femmes du Mali. Près de 8 milliards Francs Cfa , c’est le montant alloué par le Royaume de Suède pour soutenir les actions en faveur des femmes dans le pays . Ce programme vise à appuyer les activités génératrices de revenus des femmes dans l’agro-Business et l’entrepreneuriat.
Désiré Ballo Chargé des programmes des Droits Humains à l’Ambassade de Suède au Mali joint par Oumar Waïgalo :
» La question du genre est une priorité thématique pour la suède. Nos interventions ne se limitent pas uniquement à la question de l’autonomisation économique de la femme. C’est-à dire nous voyons le genre comme une question globale qui doit être intégrée dans tous les aspects de la coopération et c’est pourquoi nous nous intéressons à la participation politique de la femme. Nous nous intéressons aux questions de violences et de victimes des violences contre les femmes et nous nous intéressons également à la question de l’autonomisation économique de la femme. Il faut dire que l’ambassade de Suède aujourd’hui au Mali travaille avec quatre acteurs différents pour mettre en œuvre les questions de l’autonomisation économique de la femme. Je voudrai citer ce programme qui est mis en œuvre entre USAID et la coopération suédoise et deux banques de la place. Ce programme porte sur l’agro-business et entrepreneuriat féminin grâce à un financement de prêt de huit milliards de FCFA ».