Au moins quatre militaires maliens ont été tués ce jeudi dans deux attaques distinctes à Tombouctou et près de Gao. Un militaire qui était au volant d’un véhicule a été tué par balle lors d’une embuscade hier matin dans la périphérie de la ville de Tombouctou. Par ailleurs, au moins trois militaires ont péri dans l’explosion d’un engin au passage de leur véhicule à 37 km de Gao.
Selon des sources militaires, le soldat tué à Tombouctou était au volant d’un véhicule qui allait ravitailler les troupes. Le tireur embusqué a pris la fuite peu après les faits.
A Gao les témoignages indiquent que c’est la tête d’une escorte qui a sauté sur une mine à 37 km de Gao, vers Douentza. Le porte-parole de l’armée, le colonel Souleymane Maïga tout en déplorant la mort des trois militaires , a imputé l’attaque à des auteurs « contre le processus de paix ».
Selon des responsables militaires, une mine a été très probablement posée peu avant le passage du convoi composé de camions civils sur la route entre Gao et Gossi. Le bilan de l’attaque de Gao pourrait s’alourdir. Selon la même source, deux autres militaires, membres de l’escorte, se trouveraient dans un état critique.
Depuis plusieurs semaines, la région de Tombouctou connaît une recrudescence de l’insécurité. Pour certains observateurs, les populations n’aident pas les forces de sécurité dans leur mission. Ils estiment qu’il faudrait plus de collaboration de la part de celles-ci pour mettre fin à ces violences.
La France a condamné les deux attaques terroristes qui ont causé la mort des quatre soldats maliens hier, tout en assurant le Mali de sa pleine solidarité dans la lutte contre le terrorisme.
Au moment où ces attaques sont intervenues dans le Nord, Tombouctou abritait hier une rencontre regroupant l’ensemble des acteurs de la paix au Mali. Pour le président du Conseil Régional de Tombouctou, « ces attaques ciblent en priorité la paix dans le pays ».
Mohamed Ibrahim Cissé a été joint au téléphone par Famoussa Sidibé :
« On a estimé que quand on se retrouve et qu’on parle le langage de la vérité, on pourrait améliorer la situation sécuritaire des populations au nom desquelles tout le monde s’exprime. Tout le monde parle au nom des populations, mais ce sont les populations qui continuent à souffrir. Hier, après l’attaque contre l’armée malienne à Tombouctou, les mouvements , la CMA, la Plateforme et les forces de l’ordre se sont rencontrés et ont fait un communiqué conjoint pour dénoncer cette situation. Je vous cite les propos que Ould Sidat a prononcés au cours de la rencontre .Il a estimé que c’est un complot contre la paix. Il y a des ennemis de la paix, parce que les gens ont appris que tous les responsables à tous les niveaux de la région se rencontrent pour parler de paix et il y a eu cette attaque. Ce que je pense c’est que nous avons des gens tapis dans l’ombre qui sont contre la paix, les ennemis de la paix et qui trouvent un profit dans le chaos. C’est donc comme ça que je peux expliquer ce qui s’est passé sur l’attaque contre l’armée malienne ».
Yéhia Tandina est journaliste à Tombouctou. Il était l’invité de notre émission « Grand Dialogue » d’hier :
Depuis plusieurs semaines, la région de Tombouctou connaît donc une recrudescence de l’insécurité. Pour certains observateurs, les populations n’aident pas les forces de sécurité dans leur mission. Ils estiment qu’il faut plus de collaboration de la part de celle-ci pour mettre fin à ces violences.
Yéhia Tandina est journaliste à Tombouctou. Il était l’invité de notre émission « Grand Dialogue » d’hier.
« Le grand déficit en fait c’est au niveau des populations qui refusent de donner l’information aux forces de sécurité, ce qui pose problème. Si vous vous souvenez tout récemment de l’attaque de Zinzin, ce sont des individus qui sont venus depuis 7h pour tendre une embuscade, alors que les populations pouvaient quand même donner l’information. Cela n’a pas été fait. Ensuite pour ce qui s’est passé à Tombouctou, c’est au niveau des tentes qui ont été uniquement confectionnées pour abriter les réfugiés que des individus sont venus y passer la nuit et tendre aussi leur embuscade à l’armée. Donc vous voyez, le manque de communication des populations pose problème au niveau des postes de sécurité. Et c’est ce qui risque de donner une ampleur quand même à cette insécurité ».