L’Algérie, chef de file de la médiation dans la crise malienne, a convoqué hier et aujourd’hui une réunion d’urgence des pays membres de la médiation ainsi que les parties signataires de l’accord de paix.
Le ministre algérien des affaires étrangères a appelé les trois parties a « être plus coopératives entre elles et plus engagées à travailler ensemble ».
Hier à l’ouverture des travaux à l’hôtel El Aurassi, Ramtane Lamamra a pressé les parties maliennes à davantage d’efforts pour l’avancement du processus. Il s’est montré ferme à l’égard notamment du gouvernement malien tout en se félicitant des “avancées” enregistrées depuis le début de la mise en œuvre de l’accord d’Alger, et en ne sous estimant pas les difficultés sur le terrain”. Toutefois ces avancées sont selon lui, en deçà” des ambitions et des attentes” du groupe de la médiation internationale. Pour lui “il reste fort à faire pour convaincre durablement les populations bénéficiaires, qui en attendent beaucoup et s’impatientent et surtout, pour les soustraire aux sollicitations et à l’influence des forces hostiles à la paix”. En effet, le ministre des Affaires étrangères lors de son intervention, a pointé le manque de volonté politique du gouvernement souvent dénoncé par la CMA. Selon Ramtane Lamamra “ la 6e session du CSA a tracé une feuille de route pour engager des actions réalisables à brève échéance dans le domaine politique et institutionnel, de la défense et de la sécurité. Pour lui il importe de mettre en œuvre cette feuille de route qui prend en charge, l’essentiel des préoccupations soulevées par les parties, à ce stade”. Le ministre algérien a appelé les trois parties a être plus coopératives entre elles et plus engagées à travailler ensemble ».
Pour certains participants présents à cette rencontre à Alger, les lignes ne vont pas tarder à bouger. Pour Mohamed Maouloud Ramadane, porte parole de la CMA, les choses ont été exposées très clairement et des engagements ont été pris de part et d’autre pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix. Il est joint au téléphone par Famoussa Sidibé :
« Ça a été utile, car pour nous c’était un choc électrique pour accélérer un peu le processus, beaucoup de choses ont été dites. Tout ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Qu’est-ce qui a empêché 6 mois après la signature, l’accord ne marche pas. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Le gouvernement s’est défendu en disant qu’il est normal que le processus prend autant de temps. Parce qu’il est lent, il faut mettre les mécanismes en place, qui sont les commissions qui seront demain chargées de la mise en œuvre de l’accord. Pour les mouvements et certains membres de la communauté internationale, il faut la mise en œuvre de cet accord. Pour les mouvements il faut d’abord commencer par certaines questions essentielles, car la mise en œuvre de l’accord est conditionnée à cela. Il faut, des autorités transitoires, la prise en charge des combattants, parce que la situation peut dégénérer à tout moment. D’ici là on rentre dans le fond de la mise en œuvre de l’accord à partir de cela ».