Le Comité de suivi de l’accord de paix au Mali déterminera « dans les jours qui viennent » le calendrier pour la mise en œuvre de ce pacte. C’est le chef de la Minusma, Mongi Hamdi qui le confirme. Il a fait cette déclaration lors de la dernière réunion du comité de suivi présidé par l’Algérie et comprenant des représentants du gouvernement et des groupes armés rebelles et ceux de la plate-forme, l’Union Européenne, l’union Africaine et la CEDEAO.
Selon plusieurs participants, cette rencontre, la deuxième du Comité, s’est mieux déroulée que la première, tenue en juin et qui avait tourné court, suite à des dissensions au sein des différents groupes.
Le représentant du secrétaire général des Nations unies a estimé que l’accord sur le règlement intérieur allait être trouvé « dans les jours qui viennent, juste après le ramadan ». La rencontre en fin de semaine dernière a été « positive », selon Me Harouna Toureh, porte-parole de la plate-forme. Car, dit-il, les discussions avancent pour garantir la paix aux populations ».
De son côté Mohamed Ould Abdou de la CMA a déclaré être là « pour aller de l’avant » considérant que « les choses sont dans la bonne direction ».
Revenant sur les récentes attaques dont ont été victimes 6 casques bleus burkinabé, le chef de la Minusma a averti « que ce ne sera pas la dernière attaque », en appelant à la plus grande vigilance les forces onusiennes. Mongi Hamdi a averti qu’ « il y aura énormément de forces négatives qui vont essayer de faire dérayer le processus de paix ».
Pour certains observateurs, cette suspension « est utile aux parties » afin d’harmoniser leurs positions sur certains points avant la reprise des travaux. Souleymane Drabo est éditorialiste au quotidien national « L’Essor ». Voici son analyse au micro de Issa Fakaba Sissoko :
« Le fait qu’on suspende les travaux jusqu’à la fin du ramadan, c’est pour donner le temps aux uns et aux autres de mener un certain nombre de contacts informels pour essayer de rapprocher les positions. Je pense que c’est la présence du Gatia qui pose problème pour la Coordination des groupes armés. Mais je ne vois pas, militairement et du point de la représentation, qu’on puisse empêcher le Gatia de siéger au sein de ce Comité de suivi. Cette suspension a déjà des conséquence sur le calendrier. Dans le calendrier de mise en œuvre de l’accord, le compte à rebours a commencé dès la signature de l’accord. Par exemple, un mois après la signature, les groupes armés devaient communiquer la liste de leurs soldats qui devaient être démobilisés et cantonnés. Donc, déjà le calendrier qui a été fixé dans l’accord a pris un sérieux retard ».
Peut-on croire en l’efficacité de ce comité de suivi là ?
« Je pense que ce comité de suivi sera ce que les gens en feront. Celui-ci est à mon avis un peu plus important que celui de Ouagadougou, parce que la communauté internationale est garante de l’application de l’accord de paix et va veiller à son fonctionnement ».